En chair et en os

Fugue, Sarah Jérôme

Sarah Jérôme joue des mots et des matières dans À la santé du serpent.

Dessins, peintures et sculptures : elle confie « lier les textures, sujets ou couleurs comme dans un jeu de kyrielle ». Digne de l’univers du Demon with bowl de Damien Hirst, sa série intitulée Champ de pensées est une installation de têtes disposées au sol, comme des trouvailles archéologiques. Apaisés ou morts, ces visages de terre cuite semblent produire ou être produits par les tentacules et branches de coraux qui les ensevelissent. À côté, un corpus d’images extraites de plusieurs spectacles, dont Nelken de Pina Bausch. Ancienne danseuse, Sarah Jérôme désire ainsi « décontextualiser les actions représentées pour en repenser leurs interprétations ». Avoisinant les œuvres de Lee Bul, la façade d’armure fragmentée Surrender est pendue par des fils, telle une marionnette. Blanche de face et rouge sang de dos, cette sculpture de céramique cirée crée une illusion de chair qui humanise, mais fragilise la cuirasse. « Une analyse du corps comme d’un territoire à l’intérieur duquel il est à la fois l’outil principal et le sujet d’étude. »


À l’Espace d’Art contemporain André Malraux (Colmar), jusqu’au 15 mars
colmar.fr

Performance de l’artiste avec Ruppert Pupkin au Grillen (Colmar), 05/03 (19h30)
grillen.fr
comedie-colmar.com

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