Yoa est La nouvelle Favorite !

Photo de Colin Solal

Avec La Favorite, Yoa crée un premier album aux rythmes pop, electros et chaloupés, porté par un timbre délicat et enchanteur. 

Récompensée il y a tout juste deux mois par le titre de « Révélation scène » aux Victoires de la musique – elle concourait également dans la catégorie « Révélation féminine », distinction remportée par la non moins talentueuse Solann –, Yoa, ancienne comédienne de théâtre formée à la danse et au piano dès son enfance, plonge dans le grand bain des tournées. À 26 ans, la jeune femme à la voix douce, que l’on compare souvent à Angèle ou Billie Eilish, présente un drôle d’univers où candeur et brutalité se répondent dans une poésie rêveuse. Racontant l’histoire d’une fille, « d’un craquage » pour lequel elle a « envoyé une partie de [s]a vie en l’air », Yoa débute son disque avec Les mêmes erreurs, sur un constat amer : « C’est déroutant j’ai encore fait les mêmes erreurs / J’en ai bien peur ». Durant moins d’une minute, les nappes d’electro englobent un court texte dont l’air n’est pas sans rappeler le mélancolique Ces Idées-là de Louis Bertignac. D’un ton parlé mélodieux, sa marque de fabrique, elle s’attaque frontalement aux problèmes de toute une génération, décortiquant par exemple le culte du paraître et le mal-être destructeur dans 2013, où elle apprend « à [s]e faire vomir, quand j’serai mince ça ira mieux / Pour le meilleur comme le pire / J’fais que jongler avec les deux ». 

Avec un style bossa ultra sensuel, la Parisienne change de ton et passe aux relations amoureuses. À travers les chuchotements séduisants qu’elle déroule sur Tu veux me ?, elle campe une femme fatale dominatrice s’adressant à un « Baby boy » qu’elle aime maîtriser… à l’inverse du sensible Bombe. Berceuse désenchantée traitant de « deux amants malheureux », l’artiste vacille entre rancœur et désespoir, promettant qu’elle va « [pulvériser] ton monde / Si tu t’éloignes de moi », avant de reconnaître que « malgré toutes tes erreurs / Tu fais ce que tu veux de moi. » Un autre genre de déception la consume dans Contre-cœur, récit d’un chagrin d’amitié dans lequel elle réalise à quel point « C’est drôle comme on sait enterrer / Les histoires d’amour du passé / Mais putain comme c’est compliqué / De dire adieu aux amitiés. » Plus légère, la voilà euphorique sur Princesse Chaos, bonbon de positivité, de résilience – « C’est toujours au cœur du chaos / Que je sens mon cœur vibrer […] Non je n’ai pas peur, je vais tout abimer / Jouir de mes erreurs et tout / Et tout recommencer » – mais aussi d’humour : « J’ai il me semble / Un certain talent pour tout foutre en l’air / Je suis de ceux qui recommenceront dix fois avant d’apprendre à marcher droit. » 


À L’Autre Canal (Nancy) jeudi 10 avril, à la Cave à Musique (Mâcon) vendredi 11 avril, à La Cartonnerie (Reims) samedi 26 avril et aux Francofolies (Esch-sur-Alzette) samedi 7 juin 
lautrecanalnancy.frcavazik.orgcartonnerie.frfrancofolies.lu 

Édité par Panenka Music 
panenka-music.com 

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