War and love
Avec Un Amour en guerre, c’est une création mondiale que propose l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole. Sur un livret de Patrick Poivre d’Arvor, se déploie une love story sur fond de Première Guerre mondiale.
Exit le Journal de 20h de TF1 depuis 2008. Seul son avatar guignolesque officie désormais sur Canal +. Patrick Poivre d’Arvor laisse désormais libre cours à son amour de l’opéra, un art pour lequel il a eu le « coup de foudre » à 18 ans, alors qu’il parcourait l’Europe en stop : « J’étais à Prague, devant le théâtre où avait été créé Don Giovanni, en 1787. On jouait le chef-d’œuvre de Mozart ce soir-là. J’ai pris le billet le moins cher, tout là-haut au poulailler. Je ne connaissais pas cet univers. Et ce fut le choc… » Depuis, celui qui avoue une passion pour le bel canto arpente les maisons opéras, devenant aussi metteur en scène, une casquette qu’il va reprendre (en compagnie de Manon Savary, duo auquel on doit déjà une Carmen et un Don Giovanni) pour Un Amour en guerre, dont il a aussi écrit le livret. L’histoire ? Une love story en 1917 entre un valeureux poilu, (sur)vivant dans les tranchées de première ligne et sa fiancée incarnée par l’exquise Nathalie Manfrino (que PPDA avait découvert à Metz dans La Traviata, en 2013). Dans l’ombre, évolue le méchant de l’histoire, un “embusqué”. Sur un plateau fluide, où la mansarde de la belle voisine avec les tranchées se déploie un opéra à la mémoire « de tous ceux qui sont tombés pendant la Grande guerre. Pour moi, l’oubli est ce qu’il y a de pire… »
La partition a été écrite par Caroline Glory, « profondément émue, lorsqu’elle était enfant, de voir tous ces noms d’hommes sur les monuments aux morts. Je m’étais jurée de leur rendre hommage un jour. J’avais aussi envie de parler de la souffrance des femmes, à l’arrière, la peur que leur amour ne revienne pas, irrémédiablement broyé par la guerre. » Plus connue comme violoncelliste (fondatrice du Quatuor Salieri), la musicienne compose « depuis toujours ». Ses maîtres sont principalement italiens et se nomment Verdi ou Puccini… On le découvre dans une partition qui fait également quelques clins d’œil aux esthétiques sonores des années de guerre : chanson emblématique des poilus, La Madelon, est ainsi discrètement citée dans la partition. Son objectif ? « Que les spectateurs sortent de la salle avec deux ou trois airs dans la tête et qu’ils les chantent sur le chemin du retour.» Chiche ?
03 87 15 60 60 – www.opera.metzmetropole.fr