Walk like an egyptian
À l’Antikenmuseum Basel, Scanning Séthi permet de tout savoir sur la tombe d’un pharaon de la XIXe Dynastie et de déambuler dans une reconstitution de ses plus belles salles.
La tombe souterraine de Séthi Ier (1324-1279 avant Jésus Christ) – père de Ramsès II – fut découverte dans la Vallée des Rois en 1817 par un aventurier italien, Giovanni Battista Belzoni. Impressionné par sa décoration murale faite de reliefs peints, il en fit un relevé précis à l’aquarelle – dont certaines sont ici exposées – donnant même le nom de Hall of the Beauties à la première salle où le souverain est accueilli dans l’au-delà par des divinités comme Osiris, Isis ou Hathor. Une chance puisqu’en 200 ans, le site a été dévasté : découpages sauvages des plus belles scènes par des pillards sans scrupules, prélèvements pour les musées européens par de distingués égyptologues comme Champollion, infiltrations d’eau, utilisation de calques humides pour copier les reliefs, tourisme de masse irresponsable… Dans un piteux état, la tombe est refermée en 1990.
L’exposition retrace la destinée d’un site exceptionnel présentant des maquettes, un cabinet de curiosités, des photographies prises par Harry Burton dans les années 1920 ou encore la reproduction du sarcophage d’albâtre du roi orné du Livre des Portes qui décrit, en images et textes, le voyage nocturne du Dieu Soleil à travers l’au-delà. Mais le clou de cette présentation a été obtenu grâce aux technologies de pointe utilisées par la Factum Foundation for Digital Technology in Conservation de Madrid. Le visiteur peut en effet se promener dans une parfaite reconstitution à l’échelle 1 de deux des plus belles salles de la tombe telles qu’elles se présentaient à leur découvreur, au XIXe siècle. Étrange sensation que de pénétrer au cœur du mystère des rites funéraires égyptiens entouré de représentations de l’inquiétant Anubis, dieu des morts et patron des embaumeurs à la tête de chacal, du bienveillant Thot, seigneur du temps au visage d’Ibis et de toute une cohorte d’Immortels. On croirait avoir remonté le temps. L’illusion est en effet presque parfaite : ne manque que l’odeur si caractéristique d’un lieu abandonné depuis longtemps…
> Visites en français chaque troisième dimanche du mois à 14h