Festival européen itinérant, Voix étouffées passe par l’Alsace donnant l’occasion de découvrir des compositeurs qui furent les victimes des totalitarismes.
Fondé en 2003 par le chef d’orchestre Amaury du Closel (en photo), Voix étouffées est un projet global. À côté du centre de recherche ou de l’ensemble musical, se déploie en effet un festival dont la neuvième édition – se déroulant à Vienne, Rotterdam, Lisbonne, Paris… – explore « les conséquences de la politisation subie par la culture entre 1918 et 1939 ». Faisant escale en Alsace, l’événement permet de découvrir des compositeurs, tel Karl Amadeus Hartmann et son remarquable Concerto funebre (13/10), dont la source d’inspiration est l’invasion de la Tchécoslovaquie par les nazis. Bien souvent cependant, les musiques jouées sont heureuses, comme la Sinfonietta Giocosa de Martinů ou la Symphonie n°2 de Kurt Weill (15/10). Un troisième concert sera l’occasion d’une plongée au cœur de la Sécession viennoise (18/10) avec des pièces de Mahler, Zemlinsky (ses époustouflants Lieder sur des poèmes de Maurice Maeterlinck) et Schreker dont la Symphonie de chambre est un étonnant reflet de cette nuit qui allait s’abattre sur l’Europe avec la Première Guerre mondiale.
À l’Auditorium de la Cité de la Musique et de la Danse (Strasbourg), dimanche 13 et mardi 15 octobre, puis à l’Église Saint-Maurice (Orschwiller), vendredi 18 octobre
voixetouffees.org