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Une cinquantaine d’œuvres contemporaines accompagnent La Bougie, toile iconique de Gerhard Richter, dans un voyage artistique lumineux au Museum Frieder Burda.
Pièce maîtresse de la collection Frieder Burda, La Bougie (1982) est placée au centre d’une présentation thématique, dans une petite pièce, illustrant un thème obsessionnel chez Gerhard Richter qui a peint 29 variations sur le sujet. Accompagnée d’une vanité contemporaine de l’artiste allemand (avec crâne, comme il se doit), de plusieurs tirages barbouillés ou ironiquement ornés d’une signature géante et de quatre panneaux de son Atlas illustrant la genèse du cycle, l’œuvre – reprise sur la pochette de Daydream Nation de Sonic Youth qui trône dans une vitrine – est le cœur battant d’une exposition illustrant la survivance d’un motif récurrent dans l’Histoire de l’Art, du Caravage à Georges de La Tour. Dans l’élégant flou richterien, se déploient de multiples interprétations possibles que l’on expérimente au fil des salles : caractère éphémère de l’existence, quête d’une intériorité aux résonances mystiques, souvenir des disparus…
Dans un passionnant parcours éclectique, s’alignent ainsi les œuvres de Karin Kneffel, tribut glacé et (un peu trop) appuyé à son maître, mais aussi une monumentale et ironique composition de Jeff Koons où une chandelle semble allumée pour honorer le dieu consommation, les délicates Ombres de Boltanski, théâtre triste de la mémoire et de la mort, ou encore une minuscule huile de Tim Eitel aux accents religieux. Le visiteur est brinquebalé avec joie, poussé à la réflexion – devant, par exemple, la sexualisation brutale du motif signée Baselitz ou les provocations d’Immendorf – ou amusé par l’inventivité du dispositif imaginé par Roman Signer pour éteindre une bougie avec un gonfleur à matelas et par le cierge de néon de Gavin Turk. Il demeurera scotché devant la mer rouge piquetée de petites flammes du photographe Thomas Demand, où se distinguent des morceaux de papier, mots déposés ici et là, et des portraits. Cette image est un archétype incarnant toutes les manifestations collectives d’hommage aux victimes – du terrorisme, des catastrophes naturelles, etc. – illustrant la compassion désespérée et les commémorations spontanées de l’Homme contemporain placé face à des drames qui le dépassent. Triste cire.