Tranches de filles
Une ou deux planches pour narrer quelques fragments d’existence d’une bande de nanas trentenaires : dans Comme chez toi, Carole Maurel examine ses personnages d’un regard tendre et acéré.
Il y a Stéphanie, lesbienne sympa montée à Paris pour s’installer dans l’appartement de sa grand-mère… Et puis toutes ses vieilles copines qu’elle retrouve pour l’occasion (et qui vont l’héberger en attendant que les travaux soient terminés) : Anouk et son jeune fils Loulou dont les propos pleins de franchise et de naïveté font mouche, Sophie qui accueille une surprenante coloc’ (sa mère, toute juste divorcée qui squatte version incruste), Jo la fashionista blonde gentiment décérébrée et Fanny, l’amoureuse transie perpétuelle. Dans oublier le chien con-con qui se coince une balle de bondage dans les dents… Dans une zone improbable entre Sex and the city et Desperate Housewives en devenir la petite bande évolue de soirées déguisées en discussions aussi profondes que dans Cosmo’ et en histoires de couples, de cul et de sextoys… Les planches s’enchaînent, les gags sont plutôt réussis et s’épanouissent dans des atmosphères chromatiques charmantes. Le propos et le dessin de Carole Maurel font mouche : tout cela est délicieusement girly, doux-amer à souhait et dresse le portrait attachant d’un groupe de copines – qui pourraient être les nôtres – à grands coups de dialogues savoureux saisis sur le vif : « Moi j’ai toujours dit que, passé trente ans, croire encore au string c’était comme croire à la petite souris » ou « Meg Ryan n’est pas périmée chérie. Elle est vintage, c’est pas pareil ».