Tous sous la tente ! Non pas pour bivouaquer, mais pour s’imprégner des chants du monde du Zeltival.
C’est à un voyage intercontinental que nous convie pour la vingt-cinquième fois ce festival ouvert sur les musiques des quatre coins de la planète, avec une programmation fantastique et exotique. Un festival multi-saveurs nous conduisant dans la Grande-Bretagne du Ukulele Orchestra (04/07) qui, armé de ses mini-guitares, reprend des standards signés Robbie Williams, Cat Stevens ou Madness. One step beyond ! Nous restons en Angleterre, dans un style tout autre – pop-rock – avec la diva écorchée Anna Calvi (09/07), située quelque part entre PJ Harvey et Patti Smith, puis virons vers la France afin de surfer sur la Nouvelle Vague (18/07). Est-il utile de présenter ce projet signé Marc Collin et Olivier Libau, duo qui s’entoure de toute une ribambelle d’interprètes depuis ses débuts : Camille, bien sûr, mais aussi Élodie Frégé, Mélanie Pain, Helena Noguerra ou Vanessa Paradis. Le concept : reprendre des tubes new wave pour les faire tanguer sur des airs bossa-nova.
Ainsi, des titres comme le hit de Grauzone (« Ich möchte ein Eisbär sein Im kalten Polar… ») quitte la banquise pour se retrouver sous le soleil de la plage de Copacabana, Bizarre Love Triangle de New Order nous fait oublier la grisaille de Manchester et Der Mussolini de DAF perd son côté martial pour se rapprocher de la comptine enfantine… Avec Nouvelle Vague, Bela Lugosi reprend vie et glisse sur la wave ! Dans un autre style, ne pas manquer Shantel (23/07), électronicien converti à la musique des Balkans, associé à son Bucovina Club Orkestar, ou le grand – que dis-je, l’immense – Curtis Harding, musicien et chanteur américain né en 1979, mais qui semble tout droit sorti des années Motown. Clôture du festival avec le brésilien Gilberto Gil (07/08) : 76 ans et une classe intacte. Le natif de Salvador de Bahia a glissé de la po- litique engagée dans sa douce bossa et inver- sement (il fut Ministre de la Culture dans son pays, de 2003 à 2008), au cours d’une car- rière belle comme une étendue de sable fin et doré. Nous n’avons pas tous les jours moyen de nous délecter d’un tel plateau d’artistes venant d’aussi loin : vite, oust, fissa, au Zelt !
Au Tollhaus (Karlsruhe), jusqu’au 7 août
tollhaus.de