Tonnerre de brest

Vingt ans après Boire, Miossec se présente sans artifices avec un album qui sent davantage l’air marin que la bière et l’animal. Questions au Finistérien de 50 ans, artiste de première division, un phare (breton) pour de nombreux chanteurs actuels.

Vous considérez-vous comme un artiste mainstream ?
Oui, mais je n’utilise pas les bons moyens pour le devenir vraiment. Je ne mettrai jamais de synthés 1980’s dans mes productions uniquement pour être dans l’air du temps. Adolescent, j’adorais Wire et Gang of Four et je faisais partie d’un groupe, Printemps noir, qui a écrit un vrai tube, Les yeux de Laura, mais il nous a été volé par des collègues brestois (Goûts de luxe, NDLR). Le morceau est devenu numéro 2 au top 50 et toute la France dansait dessus. On n’a pas touché un sou…

Sale coup…
Non, c’est la pire damnation que de devenir riche à 17 balais. Je n’aurais plus eu à me battre !

Lorsque sur Boire (1995) vous repreniez La Fille à qui je pense d’Hallyday, imaginiez-vous devenir son parolier quelques années plus tard ?
Pas un centième de millième de seconde. Plutôt que de faire une reprise d’un obscur groupe que j’aimais, j’ai choisi Johnny : c’était le truc à ne pas faire pour son premier disque. Ben je l’ai fait…

« Qui nous aime ici-bas ? Goûtez-vous les tourments ? Où sont passés nos rêves ? Sur quel pied va-t-on danser ? » Vous posez beaucoup de questions sur votre nouvel album…
Si je me laissais aller, il n’y aurait que des questions dans mes chansons. L’idée est de poser le problème, pas d’apporter de réponse. Je n’ai pas cette prétention.

Il y a même un morceau prenant la forme d’un questionnaire, Répondez par oui ou par non, signé Sophie Calle…
Je l’ai rencontrée quand je travaillais avec Stephan Eicher sur son dernier disque et on a fait un “atelier chanson” dont est issu ce titre. C’est important qu’un album ne ressemble pas à un long monologue. Ça fait du bien de mettre de l’air.

C’est un album apaisé, qui respire…
Je dois habiter l’endroit le plus aéré de France, avec un vent de 160 km/h sur la terrasse cet hiver ! Ici-bas, ici-même s’est fait hors du monde, de façon déconnectée. C’est un disque de vieux qui habite dans un endroit à la cool.

« C’est pas fini, on vient à peine de commencer », dites-vous en ouverture…
J’ai envie d’en découdre : j’ai encore plein de chansons à écrire !

Nouvel album
Ici-bas, ici-même, Pias
www.pias.com

À Mulhouse, au Noumatrouff, jeudi 9 octobre
www.noumatrouff.fr

À Schiltigheim, à la Salle des Fêtes, vendredi 10 octobre

www.ville-schiltigheim.fr

À Nancy, à L’Autre Canal, samedi 15 novembre

www.lautrecanalnancy.fr

À Fribourg (Suisse), au Fri-Son, jeudi 20 novembre

www.fri-son.ch

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