The day after
Spectacle de théâtre documentaire et musical franco-germano-luxembourgeois, Après les Ruines, de la compagnie Pardès rimonim, interroge la reconstruction post-migration.
Les œuvres de Pardès rimonim ont, selon la compagnie, « pour sources des matières qui ne sont pas exclusivement théâtrales, mais aussi littéraires, musicales, plastiques, cinématographiques, voire documentaires ». Du théâtre augmenté, transfrontalier (fruit de collaborations avec des artistes européens dans le cadre du projet Bérénice, lire encadré), performatif, comme ce fut le cas avec Délivrance, forme « où le hasard régnait en maître » dans un joyeux capharnaüm n’ayant ni peur de l’absurde le plus total ni du disjonctage live face à un public médusé. Avec Après les Ruines, il risque fort de devenir sujet à des crises de claustrophobie : dans un espace à la semblance d’une caverne platonicienne, parmi jeux d’ombres et de lumières, objets animés et langages mêlés, il est témoin d’une étrange transhumance. Bertrand Sinapi, auteur et metteur en scène de la compagnie : « Nous sommes dans le temps de la vibration, après une déflagration. La chose a déjà explosé. On ne retiendra plus l’explosion. La poussière retombe et se pose en strates. Après le silence des ruines, il y a la reconstruction, où se fait notre récit. » La musique, mille-feuille de couches de violoncelle, notes répétées façon Steve Reich et sonorités électroacoustiques stratifiées, habite le plateau. Les comédiens / manipulateurs s’y meuvent dans un brouillard musical et s’y perdent, comme les exilés, en un entre-deux, zones tampons entre l’Europe et l’Afrique où les gens circulent ou sont en stand by. Parfois, la caravane passe. Souvent, les chiens aboient. La notion de frontière a été questionnée depuis une poignée d’années par la compagnie qui a recueilli des témoignages, collecté de paroles de gens vivant dans ces interstices, dans les boyaux où « les spéléologues se lançant pour la première fois ne savent pas s’ils pourront en sortir ».
Voyage en caravane
Proposée par la cité Musicale de Metz et le Festival Passages, dans le cadre de Bérénice – réseau d’acteurs culturels et sociaux pour lutter contre
les discriminations – la Caravane Bérénice (26 et 27/09, L’Arsenal) propose trois spectacles questionnant les notions d’exil signés des compagnies Pardès rimonim, La Soupe et Le Corridor. festival-passages.org
À L’Arsenal (Metz), dans le cadre du festival Passages, vendredi 27 septembre
citemusicale-metz.fr
Au Théâtre de Trêves, mardi 15 octobre
theater-trier.de
À La KulturFabrik (Esch-sur- Alzette), mercredi 27 novembre
kulturfabrik.lu