Tattoo’s family
Avec Leu Art Family, le Musée Tinguely rend hommage à l’univers psychédélique d’une tribu de tatoueurs artistes.
La première salle est sombre, sépulcrale. Hypnotisé par la vidéo d’un pulsar (Ohne Titel, Ajja Leu) projeté sur
l’écran qui lui fait face, le visiteur découvre l’océan de croquis imaginés par Felix Leu et son fils ainé, Filip, deux légendes du monde du tatouage. Là, têtes de mort et calaveras mexicaines le disputent aux dragons et aux créatures marines. Depuis les débuts de Felix et sa femme Loretta dans les années 1970, la famille Leu (une vingtaine de membres, tous artistes) mène une vie de bohème, fidèle à la philosophie hippie. Ama, la sœur de Filip, crée des vêtements aux motifs tribaux pendant qu’Aia, la troisième, s’est fait un nom comme aquarelliste et qu’Ajja, le benjamin, donne vie à des peintures nées de projections lumineuses. Les Leu ont le tatouage dans la peau et l’énergie créatrice dans le sang. Solaire, débordante et charnelle, la seconde salle du parcours présente les œuvres de la lignée au grand complet, du patriarche aux petits-enfants. Les murs disparaissent ici sous un déluge de couleurs, où dessins au fusain de femmes berbères cohabitent avec toiles surréalistes – une vulve émerge d’un paysage champêtre – et arabesques psychédéliques.
Au Musée Tinguely (Bâle), jusqu’au 31 octobre
tinguely.ch