Sur les rives de l’Amour

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Sous la baguette de Baldur Brönnimann, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg accueille Wu Wei, un des maîtres du sheng.

Vieux de 4 000 ans, le sheng est un instrument traditionnel chinois, un orgue à bouche aux envoûtantes sonorités qui a inspiré bien des compositeurs contemporains comme John Cage, Unsuk Chin, Jörg Widmann et Jukka Tiensuu. Après Hehkuu (2014), ce dernier propose Teoton, concerto pour sheng et orchestre commandé par l’OPS et annoncé comme une excitante expérimentation – menée par l’immense Wu Wei, véritable légende du sheng – qui se passe de commentaires. Le créateur finlandais ne souhaite en effet faire aucune exégèse de ses œuvres. « Je préfère laisser libre cours aux associations de chacun et donner à la musique la possibilité de parler pour elle-même », explique-t-il. Après cette incursion en terre chinoise, nous franchirons l’Amour (ou Hēilóngjiāng, “fleuve du dragon noir”), pour deux pages russes dont Le Lac enchanté du trop méconnu Anatoli Liadov, pièce oscillant entre impressionnisme debussyste et harmonies wagnériennes. La soirée s’achèvera dans les soubresauts sombres du tube qu’est la Symphonie n°5 de Tchaïkovski, introspection douloureuse d’une brûlante intensité dont la destinée tragique est la colonne vertébrale.

Au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg), jeudi 7 et vendredi 8 avril

www.philharmonique.strasbourg.eu

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