Trois enfants. Trois inséparables. Leurs destinées vont basculer dans le fracas des années 1930 : Max, premier volume de Dent d’ours, nous entraîne dans la tourmente, sur fond de fascination pour les avions.
Dingue d’aviation, le très prolixe (environ 200 albums au compteur) scénariste Yann le Pennetier – plus connu sous son seul prénom – a déjà livré quelques opus sur ce thème, du Pilote à l’Edelweiss au Grand Duc (deux séries dessinées par Romain Hugault parues chez Paquet) en passant par l’extraordinaire Mezek (réalisé avec André Juillard au Lombard). La raison ? « Enfant, j’étais fasciné par Buck Danny, abonné à la revue Fana de l’aviation, et je me suis passionné pour la construction de maquettes, même si je savais que j’étais trop trouillard pour devenir un jour pilote moi-même » explique-t-il. Aujourd’hui, le gamin qui regardait, émerveillé, voler les Fouga Magister de la patrouille de France à Salon-de-Provence, est devenu un auteur talentueux : cette nouvelle saga en donne un preuve éclatante. De la Silésie des années 1930 à la Guerre du Pacifique, on suit les destinées de trois enfants d’une dizaine d’années que le conflit a séparés : Max, Werner et Hanna sont fondus d’aviation… le premier, juif, se réfugie avec ses parents aux États-Unis, les deux autres s’engagent dans les organisations de jeunesse nazies, Hitlerjugend et BDM (Bund Deutscher Mädel), pour apprendre à piloter des planeurs et finissent par voler dans des avions portant la croix gammée. Aux crayons, le dessinateur Alain Henriet fait merveille : le trait est classique et élégant et rend avec une acuité particulière l’atmosphère à la fois pesant et excitante de ces années troublées.
