Steppe by steppe
Violons Barbares mêle notes tziganes et percussions bizarroïdes, blues kazakh et chant diphonique, couleurs balkaniques et riffs rock. Sortie d’album et tournée.
Un groupe « caméléon », pouvant être programmé un soir par un festival rock et se retrouver le lendemain matin à jouer devant un public de retraités dans une chapelle. Un combo cosmopolite composé de deux violonistes, Dandarvaanchig Enkhjargal (originaire de Mongolie) et Dimitar Gougov (Bulgarie) ainsi que du percussionniste Fabien Guyot (France). Au départ, il y a la rencontre, lors d’un concert de musique du monde, entre Dandarvaanchig et Dimitar qui est impressionné par le chant « de gorge » intrigant de l’artiste mongol. Ils décident de confronter leurs instruments, si loin, si proches, et font appel à Fabien pour « dynamiser » rythmiquement leur duo.
Le morin khoor, la gadulka, le doun-doun africain, le bendir marocain : des noms barbares pour le commun des auditeurs. Les musiciens les « détournent afin de ne pas s’enfermer dans la tradition », note Dimitar. « Ça fait partie du challenge, », ajoute Fabien, « nous cherchons à dépasser l’intensité naturelle de ces instruments », le plus souvent utilisés dans un registre traditionnel, mais que le trio strasbourgeois, membre de L’Assoce Pikante, veut conduire sur des voies plus actuelles, sans pour autant tourner le dos au folklore. « Nous allons également puiser dans des aires géographiques qui ne sont pas les nôtres, l’Afghanistan ou le Kazakhstan par exemple, afin de nous sentir étrangers et éviter de nous réfugier derrière nos connaissances », ajoute le percussionniste. Il frappe sur tout ce qui est susceptible de produire du son, tambours africains ou maghrébins, mais aussi saladiers, bouillottes et jerricanes. « Je ne recherche pas une sonorité en particulier : je prends un objet et me demande ce qu’il peut raconter, ce qu’il peut cacher comme ressources. J’interroge ses possibilités. »
Beaucoup de morceaux parlent d’amour… à condition de décrypter les paroles. Nul besoin, cependant, de comprendre le kazakh ou le mongol pour se laisser mener dans le désert de Gobi ou dans les vastes steppes, à dos de cheval, tant leur musique est imagée. « Le galop est un motif rythmique qui revient fréquemment : il colle parfaitement à l’énergie rock que nous voulons insuffler. » Ainsi, les nouveaux titres et le dernier album[1. Saulem ai, distribué par Harmonia Mundi – www.harmoniamundi.com] de ces musiciens « gourmands », largement nourris des (nombreuses) expériences live de Violons Barbares, cavalent frénétiquement, sans répit. « Nous nous sommes forgés sur la route », expliquent-ils d’une seule voix avant de filer, au trot.
À Haguenau, au Relais Culturel, mardi 26 novembre
À Obernai, à l’Espace Athic, vendredi 13 décembre
À Erstein, au Centre Hospitalier, mardi 14 janvier 2014
À Turckheim, à l’Espace Rive droite, samedi 25 janvier
À Cernay, à l’Espace Grün, vendredi 31 janvier
À Strasbourg, à l’espace culturel Django Reinhardt, jeudi 7 février
www.culture-alsace.org
www.violonsbarbares.com