Soleil vert
Festival “outdoor de proximité”, Green Days – organisé par MA scène nationale – mêle musique, théâtre, danse, ciné et même gastronomie. Une manifestation à la fois grand public et aventureuse qui rayonne partout à Montbéliard.
Une installation composée de plantes réagissant au contact des êtres vivants, des sons spatialisés, un atelier d’improvisation culinaire, des formes théâtrales sous terre, dans des caves, une bibliothèque humaine où des narrateurs sont autant de livres ouverts, une chorégraphie dans un parking avec de jeunes autistes, du cinéma nomade… À la question « comment la culture contemporaine peut trouver sa place dans une ville de petite taille, avec des habitants pour lesquels il n’est pas naturel de pousser la porte d’un théâtre ? », Yannick Marzin, directeur de MA scène nationale, apporte une réponse inattendue : en programmant des propositions artistiques très audacieuses, irrigant la ville. « La culture qu’on met dans la rue peut également être exigeante », insiste-il.
Green Days, est un « festival de territoire qui parle de Montbéliard, cité d’industries et de forêts, ni vraiment urbaine, ni totalement rurale, marquée par Peugeot. » Il se penche sur la culture populaire au sens large du terme, conviant des chefs et maîtres pâtissiers à revisiter le patrimoine gastronomique local ou intégrant des spectacles (gratuits ou peu chers) qui interrogent la ville et son histoire. La manifestation s’adresse directement au public en allant jusqu’à lui. Elle regroupe des projets participatifs avec des non-professionnels, du théâtre de rue insolite et des résidences de création confrontant le chaland à des créateurs à l’imagination débridée. Ainsi, le musicien et chanteur suédois Peter von Poehl, associé au violoncelliste Zach Miskin, va donner un concert folk dans la gare TGV Belfort-Montbéliard, avec cette envie « de tester une technologie nouvelle, un système nommé “magnetostriction” qui amplifie naturellement le son, grâce à de petits boitiers. Ce procédé permet de préserver la dimension intimiste et acoustique dans un espace comme un hall de gare, un week-end de grands départs. »
Autre résultat du Green lab (artistes en résidence), Joseph, la « création cinématographique pour treize façades et une rivière » du cinéaste Joseph Morder. Un parcours dans la ville, une fiction nomade composée d’une série de projections sur différentes bâtisses. Le public se déplace sur un kilomètre et demi pour suivre le cours de cette étrange narration parlant de son auteur (adepte de l’autofiction filmée) et d’une actrice qui se rend à Montbéliard pour une obscure raison. « Le film commence à la gare et se termine dans un endroit secret », glisse, énigmatique, Yannick Marzin, nous conviant à vivre une foultitude d’expériences singulières de ce type.
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