Retour vers l’âge d’or
Avec Renaissance Nancy 2013, la cité lorraine et sa région célèbrent une période particulièrement faste : expositions, spectacles, circuits touristiques, concerts, rencontres, colloques… Une centaine de manifestations composent un événement protéiforme.
Depuis 1999, où l’Art nouveau était glorifié, Nancy est coutumière de ces grand-messes kaléidoscopiques qui mobilisent toutes les énergies culturelles. Après des explorations du temps des Lumières (2005) et de l’univers de Jean Prouvé (2012), nous est proposée une plongée dans la Renaissance, ère de mutations et de bouleversements fondateurs où la Lorraine se retrouve à la croisée des chemins, entre le monde catholique et les territoires protestants, entre l’Europe des cours et celle des villes libres, entre le Nord et de Sud du continent. Nancy vit alors un véritable âge d’or, connaissant de profonds changements urbanistiques. On le vérifie au Palais du Gouvernement (jusqu’au 31 août) : s’y déploient, dans une scénographie originale faisant appel à l’animation 3D, les contours de la Ville neuve construite par le Duc de Lorraine Charles III dès 1588, métamorphosant la cité en véritable laboratoire architectural.
Aspects historiques (au Musée lorrain) et scientifiques, avec une présentation spécialement dédiée aux plus jeunes où l’on découvre la curiosité et l’inventivité des ingénieurs de l’époque, le lorrain Jean Errard et le plus grand, Léonard de Vinci (au Musée de l’histoire de Fer de Jarville) : tout est fait pour que le visiteur s’immerge en profondeur dans la Renaissance, dont on aperçoit l’automne (1570-1610) au Musée des Beaux-Arts dans une exposition nous entraînant d’Arcimboldo à Caravage. On y voit des portraits de souverains dans lesquels le maniérisme brille de tous ses feux, des toiles marquée par la Contre-réforme ou encore de fabuleux cabinets de curiosités où voisinent crocodiles empaillés, œufs d’Autruche, étranges coquillages, bestioles à deux têtes et bézoards, cette “perle d’estomac” qu’on trouve chez les ruminants.
Révéler le passé est également un moyen d’inventer l’avenir : tout un pan de l’événement permet d’imaginer la ville de demain grâce notamment aux étonnants Moments d’invention. Sur la place Charles III, carte blanche est laissée aux artistes, chercheurs, entrepreneurs… À Nancy, la Renaissance n’en a décidément pas fini de renaître…