Restons groupies
Une jeune américaine des années 1960 n’a qu’une chose en tête : approcher ses idoles, sous le soleil de LA. Avec Autel California, Nine Antico signe un beau document sur la culture rock et l’indolence adolescente.
Se vanter d’être une “fan de”, même si les stars qui brillent dans ses yeux se nomment Mick Jagger, Jim Morrison ou Frank Zappa ? Pamela Des Barres l’a fait, sur près de 400 pages dans ses croustillantes Confessions d’une groupie, sorties en 1987 aux États-Unis. Elle s’y raconte, aux bras de ceux qui écrivent alors de grandes pages du rock&roll et les 1960’s californiennes.
Une très jolie blonde au regard enfantin qui fit mu-muse avec tout le gratin musical narre « l’histoire d’une jeune fille qui entre dans le monde intrépide de l’amour libre et de l’insouciance des sixties – une époque où tout pouvait arriver », comme elle l’écrit en prélude de son livre témoignage. Nine Antico, auteure estampillée “girly”, s’est emparée du best-seller de Des Barres pour croquer à son tour les années rock, LSD, peace & love.
LA. Woman
Dans la chambre de Bouclette trônent deux portraits grand format : du Christ et du King, côte à côte. Quelques pages plus loin, on voit le producteur Phil Spector demander à Darlene Love des Crystals de fermer les yeux et de chanter comme si elle était à l’église : le rock devient une religion et tous les garçons et les filles de l’âge de notre héroïne ne rêvent que de danser lors de sock hops, boums ayant lieu dans la salle de gym du lycée.
Les cases pop de Nine Antico racontent les premiers émois d’une fille, jeune et jolie, qui a une poupée Barbie pour confidente, mais rêve de rébellion rock, de passer de l’autre côté du rideau, afin de voir ce qui se passe backstage, dans un monde où résonne Hound Dog de Presley, Be my Baby des Ronettes, He’s a Rebelle de Crystals, Surfer Girl des Beach Boys… et où on fait du tapis volant auprès de Jim Morrison.
Édité par L’Association (19 €) À suivre : la face B, Blue Moon