Rapline
Orelsan, Roméo Elvis, Lomepal ou Baloji : francophones, jeunes et beaux gosses, ils sont les têtes d’affiche des festivals du Grand Est. C’est au son du hip-hop qu’on se fera bronzer le nombril cet été. Passe passe la crème solaire !
Le hip-hop est partout. Une véritable renaissance pour ce genre musical né il y a quatre décennies dans le Bronx et dont les prémices de l’aventure sont contés dans la série de BD crumbienne Hip Hop Family Tree d’Ed Piskor éditées en version française par Papa Guédé. Bien sûr, le rap a toujours été présent, parfois en souterrain (avec le label Anticon notamment, à la fin des années 1990), mais aujourd’hui il cartonne sur YouTube (le dernier clip de Childish Gambino est une merveille virale), remplit des Zéniths (d’IAM à Orelsan), rend fou les jeunes qui n’ont sans doute jamais entendu parler des Beatnuts ou de Black Sheep, affole leurs parents (le phénomène PNL) et crée des vocations, même par chez nous : vivement le premier album du duo messin féminin / masculin La Bergerie. Le Belge Baloji, Kongaulois qui mêle rythmes de la brousse et chant en français (06/07, Les Eurockéennes). Gaël Faye, artiste qui vient d’un Petit Pays mais rêve de grands espaces (14/07, festival Les Georges à Fribourg, Suisse, 15/07, Décibulles, 21/07, Le Grand festival de Verdun, 28/07, Festival de Paille). Roméo Elvis et son crocorap (lire Poly n°208 ou sur poly.fr). Orelsan (lire Poly n°210 ou sur poly.fr). Moha La Squale (30/06, le Festival de Montreux, 07/07, Les Eurockéennes, 25/07, Le Cabaret Vert de Charleville-Mézières). Nekfeu (12/07, le Zénith de Nancy, 29/07, la Foire aux Vins de Colmar). Le rap franco-belge envahit la sono des festivals estivaux, notamment avec l’un de ses plus brillants porte-drapeau, Lomepal. Lyrics cafardeuses, punchlines hyper-lubriques et ego trip outrancier dans un sourire à pleines dents (en or) : Antoine Valentinelli (16/06, La Magnifique Society de Reims, 08/07, Les Eurockéennes, 27/09, festival Détonation de Besançon) a une place à part au rayon hip-hop français et en joue avec malice, ironisant sur son physique de gringalet white trash : « C’est dur d’avoir le poids de 2Pac quand t’as le visage tout pâle. » L’homme pâlichon qui ne s’imagine pas passer le cap des 70 piges, à force de vivre à 100%, vit un grand FLIP (PIAS), cauchemardant un monde plein de miroirs et une radio ne diffusant que sa musique. Ça n’est pas encore le cas ?