Design, art numérique, etc. : la Staatliche Hochschule für Gestaltung Karlsruhe forme les plasticiens de demain. Zoom sur une école pas comme les autres.
La création de la Staatliche Hochschule für Gestaltung Karlsruhe se place dans le même mouvement qui vit naître le ZKM, auquel elle est étroitement associée – jusqu’à être installée dans le même et gigantesque bâtiment industriel. Fondé en 1992, l’établissement est tout particulièrement renommé pour son enseignement de l’art numérique et du design, mais aussi pour des disciplines comme la scénographie ou la philosophie des médias. Combinant pratique et théorie, sa pédagogie a pour objet de repenser les espaces de liberté présents et futurs. Multipliant les événements, la HfG invite notamment à découvrir les travaux de fin d’études de ses diplômés 2025 à travers une exposition, organisée par les étudiants eux-mêmes, se déployant dans deux espaces de la cité, la Postgalerie et le Badischer Kunstverein. Dans 25 Degrés (13-23/02), rassemblant une trentaine de propositions d’artistes en devenir, l’accent est mis sur l’interdisciplinarité, le dialogue et la complexité, grâce à des oeuvres incitant à l’échange et la création d’espaces de réflexion.
Remarquons WHERE LEGENDS ARE MADE AND LIES ARE TOLD de Nicolas Poirot qui vient questionner la sainte trinité des it-girls des années 2000, avec Paris Hilton, Britney Spears et Lindsay Lohan. Prises ensemble en photo le 29 novembre 2006 – un cliché surnommé “Bimbo Summit” –, quelle image laissent les trois starlettes aujourd’hui ? Comment les médias représentent-ils les corps des femmes ? Avec une iconographie sexy-sulpicienne, l’artiste réinvestit les codes du kitsch, entre dévotion religieuse et capitalisme vomitif tendance porno chic. Questionnant les nouveaux modes de croyance, voilà travail passionnant, comme l’est Elastic Kin de Corinne Riepert : en créant d’immenses objets textiles à partir de vêtements abandonnés ramassés dans la rue, elle génère une étrange famille où les tissus sont indépendants du corps humain. Reliés par des fils invisibles, ils incarnent l’écosystème symbolique de la (sur)consommation – travailleurs, transporteurs, acheteurs, etc. Dans une fascinante vidéo, on voit ces agencements multicolores vivre une nouvelle existence, retournant vers les magasins où ils sont vendus. Il s’agit d’une initiative engagée, tout comme les Cool pieces d’Amelie Poxleitner – projet open source pour réaliser des objets ne coûtant presque rien et destinés à lutter contre les effets du réchauffement climatique – ou Encore une fois avec du bois de Florian Knöbl. Utilisant des fragments d’arbres morts ou des rebuts de l’industrie, il confectionne un monde de chêne, noyer ou encore frêne, fait d’envoûtants meubles assemblés grâce à des clous surdimensionnés en argile cuite.
Plus de renseignements sur hfg-karlsruhe.de
> La Staatliche Hochschule für Gestaltung est présente sur art KARLSRUHE (Parc des expositions, 20-23/02)
> Candidatures ouvertes (01/03-30/04) pour les futurs étudiants débutant leur cursus au semestre d’hiver 2025/26. Renseignements sur hfg-karlsruhe.de/studium/bewerbung/ ou pendant la journée portes ouvertes (02/02)
