Quartiers d’été

Le rideau est définitivement tombé sur Eté court, été jardin. Avec la Saison Estivale 2017 de Strasbourg, le Taps nous fait une nouvelle proposition. Rencontre en aparté avec son directeur, Olivier Chapelet.

Comment renouveler le public au-delà de celui qui a l’habitude d’aller au théâtre ? Comment attirer des personnes qui n’ont pas forcément eu la chance d’avoir une éducation portée vers les Arts, la découverte, et qui ne sont a priori pas intéressées par le spectacle vivant ? Voilà le genre de questions, « d’utopies généreuses », sur lesquelles Olivier Chapelet et son équipe planchent dans leurs bureaux de la rue du Hohwald. Une des réponses apportées est cette première Saison Estivale recentrée sur le théâtre, entièrement dédiée au jeune public. Soit huit spectacles répartis en deux propositions artistiques : quatre spectacles jeune public (pour les enfants entre 3 et 8 ans) au Taps Laiterie, et quatre spectacles familiaux (pour les enfants à partir de 8 ans et les adultes qui les accompagnent), au Taps Scala. Le tout à des tarifs étudiés et des horaires pensés pour les familles et les centres de loisirs. L’idée : créer un écho, une filiation, une cohérence, une continuité entre la saison qui court d’octobre à juin (dans laquelle le jeune public trouvera désormais une place de choix) et cette nouvelle formule estivale, mais aussi poursuivre le travail de sensibilisation et de médiation culturelle effectué durant l’année.

Olivier Chapelet conçoit le théâtre comme « un service public qui doit exister au même titre que les transports en commun, la police municipale ou l’éducation ». Au-delà de la dimension artistique évidente et essentielle, il y a la nécessité de s’ouvrir au monde, de dépasser les fractures qui divisent notre société. L’un des axes forts de ce travail, mais aussi le plus difficile. « Les traversées ne sont pas toujours chaudes, certaines sont froides, voire glacées. Souvent c’est enthousiasmant, parfois désespérant. » Du théâtre physique et clownesque. Une tragédie pour enfant. Une promenade dans les bois pour apprendre à survivre face à l’adversité. Des portraits qui se dessinent pour réfléchir à l’image de soi et à celle des autres. Des liens qui se tissent en Fratries. Des peurs qui se partagent pour s’adoucir. Une forêt qui s’invente et se construit. Quelques gouttes de Pluie. Et cette Femme oiseau échappée d’une légende japonaise… Laissons à Olivier Chapelet le mot de la fin : « Ni élitisme, ni entre-soi, mais de l’ouverture, du dialogue et du partage. Des mots un peu désuets mais qui ont du sens aujourd’hui encore plus qu’hier et peut-être moins que demain. »