Depuis le succès fou d’Un jour, je marierai un ange, on n’entend plus parler que de lui. Interview avec Pierre de Maere, pour la sortie de son premier album, Regarde-moi.
Vous avez envahi les ondes en 2022 avec Un jour je marierai un ange. Comment avez-vous écrit ce tube ?
Le morceau, sorti début 2022 sur l’EP Demain, je, a en effet connu un succès incroyable depuis la reprise de Nardo sur TikTok l’été dernier ! Le texte, lui, date de 2020 : je regardais la série norvégienne Skam et, succombant au charme du personnage d’Isaac – jeune gay angélique –, j’ai pris conscience de ma sempiternelle attirance pour des personnages qui n’existent pas. Cette chanson, qui parle de la quête d’un amour idéal, est une ode à la tendresse et à la douceur.
Votre projet se caractérise par un univers visuel très travaillé…
La mode est mon autre passion. Entre 14 et 18 ans, j’ai découvert la photographie et, très vite, suis passé des portraits de ma sœur aux shootings pour une agence de mannequinat. Depuis, l’art d’habiller les corps me fascine. Mes goûts vestimentaires reflètent qui je suis, et il est important que le projet intègre cette dimension. Mon personnage n’a rien d’un alter ego, c’est moi, dans une version plus flamboyante. J’ai grandi avec Lady Gaga et Stromae, deux artistes aux univers très forts, dans la lignée de David Bowie…
Parlons du premier album, sorti fin janvier…
Il s’appelle Regarde-moi, pour “regarde-moi d’amour”, pas par prétention narcissique [Rires] ! Le disque décline ce sentiment sous plusieurs angles : Les Oiseaux évoque la lettre d’adieu déchirante d’un soldat envoyé au front pendant la guerre de 39-45 ; Enfant de parle du couple de mes parents, illustrant la théorie selon laquelle les opposés s’attirent, etc.
Comment, à 21 ans, en vient-on à écrire Les Oiseaux ?
Tout commence par les mélodies de voix que je pose sur une production : je chante alors une espèce de yaourt brassé de mots sortis de nulle part. Soudain, me viennent ces deux lignes : « Je serre les dents / Je crains les oiseaux ». Et puis les images arrivent. J’associe les volatiles aux avions de chasse qui tirent au sort la vie des gens en lâchant leurs bombes… Ainsi naît peu à peu l’histoire.
Vous êtes fan de Maupassant ? Il y avait déjà Regrets sur l’EP et maintenant Bel-Ami…
Je n’ai toujours pas fini le livre ! Ce personnage a tellement résonné en moi qu’en lisant cette phrase incroyable de Maupassant : « À Paris, vois-tu, il vaudrait mieux n’avoir pas de lit que pas d’habit », j’ai lâché le roman pour écrire. Aujourd’hui encore, je n’ai moi-même pas de lit dans ma chambre parisienne, tout juste un matelas. Mais des costumes Gucci, à foison !
Vous roulez les “r”, est-ce comme Jacques Brel ?
Plutôt comme Stromae, car j’ai découvert Brel plus tard, vers 16 ans. Mais c’est un emprunt inconscient. Cela m’est venu naturellement dès mes premières chansons à 10/11 ans, sans doute parce que c’est plus élégant, plus beau. Plus théâtral aussi !
Au Moloco (Audincourt) samedi 25 février et aux Tanzmatten (Sélestat) mardi 16 mai
lemoloco.com – tanzmatten.fr