Dans Copié sur le monde se déploient les dessins de Christoph Fischer, des portraits de marginaux croisant des échappées oniriques.
Le trait est brut et pétri d’une intense sensibilité : le dessinateur helvète (né en 1976) a arpenté Chicago Westside un crayon à la main, rendant avec humanité le climat d’un quartier déshérité. On retrouve ce mariage dans la série Auf der langen Bank, où est dressé le portrait de ceux qui zonent autour de la gare de Lucerne ou dans Teufelskreisel Kreuzstutz. Dans ce projet global, Christoph Fischer s’intéresse à un rond-point de la cité suisse : esquisses, dessins et peintures à l’acrylique – un type qui chill au soleil, une vieille femme à l’air sévère – rendent l’atmosphère d’un lieu qu’il observa de longues années depuis son atelier, et où il installa en 2016 une sculpture monumentale, hommage au balayeur Heinz Gilli, héros du quotidien. Une dernière partie de l’exposition est dédiée à la série Pendant que je dormais où l’artiste dessine au crayon de papier des rêves sélectionnés parmi des centaines, consignés entre 2008 et 2017. Ambiance surréaliste garantie avec un zèbre hiératique posé à côté d’une Porsche 911 en feu, un lion se jetant sur un type pour le pousser dans l’eau depuis un pon- ton, une jeune femme errant dans un couloir rempli de trous d’où émergent des visages d’enfants…
Au Cartoonmuseum Basel, jusqu’au 30 août
cartoonmuseum.ch