OFF des Bibliothèques idéales à Strasbourg, édition 2025
Explorant les mille et un avatars des révolutions et autres révoltes, le OFF des Bibliothèques idéales illumine l’hiver de rencontres, lectures et concerts.
Depuis des années, Jacques Tardi explore les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Les origines de cette “fixette” pour la Der des ders ? Il en a marre de répondre à une question qu’on lui a sans doute posée plus de 1918 fois. Une histoire familiale, évidemment. Comme pour beaucoup d’entre nous. Mais aussi une évidence historique : « La Deuxième Guerre mondiale a débuté avec le Traité de Versailles. Le monde que nous connaissons aujourd’hui – avec ses tensions – est ainsi aussi une conséquence du premier conflit mondial », nous confiait l’auteur, il y a quelques années. Après des albums – du Trou d’obus à La Fleur au fusil, en passant par C’était la guerre des tranchées – ou des livres-disques comme Des Lendemains qui saignent – réalisé avec sa compagne, la chanteuse Dominique Grange et son complice de toujours, l’historien Jean-Pierre Verney – regroupant dix ballades revendicatives, protestataires et antimilitaristes (dont la très émouvante Chanson de Craonne) –, il a imaginé un concert-spectacle porté par la voix bouleversante de Dominique Grange et les sonorités du groupe Accordzéâm. Putain De Guerre ! – Le Dernier Assaut est un plaidoyer sans concession contre la brutalité (23/01, Cité de la Musique et de la Danse), entre projections d’images et dessins faits en direct !
Au fil du OFF des Bibliothèques idéales, on croisera aussi Eva Joly (25/01, Bibliothèque nationale et universitaire), qui sort ses mémoires avec J’ai passé une nuit d’hiver dehors (Les Arènes), ou Coco (25/01, BNU) avec le passionnant ouvrage intitulé Pauvres bêtes (Les Échappés), virulente et géniale dénonciation de la maltraitance animale, où elle écrit : « La route est encore longue, mais l’espoir d’une prise de conscience sociétale est là, grandissant. » Impossible de citer ici l’intégralité d’un pléthorique programme, mais impossible aussi de ne pas mentionner la venue de Pascal Quignard (24/01, BNU), qui dialogue autour de son dernier roman, Trésor caché (Albin Michel). Dans cette histoire explorant l’existence métamorphosée d’une femme, on retrouve le style envoûtant de l’auteur de Villa Amalia: «Je tenais dans mes mains un objet absolument laid dont je ne savais pas l’usage. En faïence. Qui possédait sept trous. Était-ce pour fabriquer des fromages ? Peut-être pour préserver le beurre en le plongeant dans un récipient d’eau ? J’étais dans la succulente odeur de légumes, dans la fraîcheur, sous le marché couvert de Sens, sur la place de la cathédrale, où une brocante se tenait. »
À la Cité de la Musique et de la Danse et à la Bibliothèque nationale et universitaire (Strasbourg) du 20 au 26 janvier
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