Notes capiteuses

Membre de la galaxie strasbourgeoise Herzfeld, Franck Marxer s’émancipe, monte sa propre structure – Rival Colonia – et s’offre une release party à La Laiterie pour fêter la sortie de son disque et celui d’Original Folks.

Une poignée d’artistes de chez Herzfeld ont désormais pris leur envol… « C’est une belle aventure », assure-t-on du côté du label strasbourgeois abritant Thomas Joseph, Electric Electric ou A Second of June. « La création d’un nouveau label permet de doubler le potentiel de sorties », précise Franck, boss de Rival Colonia, appellation émanant du site Band name maker, « un générateur de noms de groupes, pour les fainéants, où j’ai entré le mot Colonia que j’avais lu sur un flacon de parfum italien ».

Le groupe Marxer (Franck, Pierre Walter plus des guests) a choisi une photo en noir & blanc, signée Éric Antoine, comme visuel de son six titres : une balançoire, terriblement fixe, sans personne pour la bercer. Une parfaite illustration pour cet EP abordant, en filigrane, le thème de la disparition et où frémissent des souvenirs douloureux. « Ce disque est une sorte d’exorcisme », selon Franck évoquant des morceaux anciens de quelques années qu’il était temps de sortir des tiroirs. Parfois retravaillés, à la beauté brute, ils arborent leurs défauts en étendard. « On y entend des filets de souffle, des pistes de clavier un peu gauches et quelques maladresses, mais ce sont des instantanés d’un moment, ils sont riches de sens. » Sommet émotionnel avec The Golden Way, titre de synthpop mélancolique porté par une voix féminine cristalline, dont l’esthétique ascétique dessine l’avenir de Marxer. « Nous désirons sortir du carcan folk en utilisant des guitares électriques, des synthés assez froids et des boîtes à rythme mêlés à des éléments plus organiques. » Et d’annoncer la sortie prochaine d’un nouvel album… avec un quatuor à cordes. « À partir du son guitare / voix, nous avions ajouté des couches, des instruments, mais les morceaux perdaient de leur impact. Alors on a raclé pour garder l’essentiel, laisser parler les silences, et avons fait appel à un quatuor » afin de souligner le spleen présent dans les compos du duo.

Alors que Marxer mute doucement, faisant le pont entre le songwriting de Ron Sexsmith et le minimalisme de XX, Original Folks (groupe conduit par Jacques Speyser) maintient le cap et « creuse son sillon, avec une musique aux arrangements luxuriants à la manière des Beach Boys », d’après Franck, par ailleurs guitariste du groupe. Outre We’re all set d’Original Folks, d’autres sorties Rival Colonia sont programmées : les disques de BangBangCockCock, de Solaris Great Confusion et de quelques jeunes pousses – « des choses toutes neuves, qui n’ont pas encore d’histoire » – dont le label tait le nom pour le moment. Des fragrances inédites titillent déjà nos sens.

Original Folks, We’re all set (album, sortie le 14 octobre, version vinyle éditée par Médiapop – www.mediapop.fr)
Marxer, But the vision soon faded (six titres, sortie le 21 octobre, version vinyle éditée par Médiapop)
Rival Colonia – www.rivalcolonia.com

À Strasbourg, à La Laiterie, jeudi 23 octobre
03 88 537 237
www.artefact.org

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