Never stop
Plasticien protéiforme, Pierre Mercier (1946-2016) fait l’objet d’une poétique rétrospective rassemblant une centaine d’œuvres, au MAMCS.
« Rien n’a jamais cessé de commencer » : cette phrase mystérieuse et merveilleuse de Pierre Mercier sert de titre au parcours chronologique débutant dans les années 1980 consacré à un artiste qui enseigna aux Art déco strasbourgeois entre 1999 et 2011. Le visiteur y découvre ses influences – Rodin, Deleuze, les vanités médiévales, etc. – et pénètre dans une création foisonnante où se rencontrent photographies de travailleurs (flic, boucher, etc.) prises dans la rue, réflexion sur la statuaire avec de fascinants clichés de mineurs – des modèles au corps enduits d’argile devenus des sculptures vivantes aux poses hiératiques – ou figurines de terre bricolées représentant des corps aux complexions étranges vivant uniquement le temps d’une photographie. Dans ce corpus d’une grande fluidité se déploient également des vidéos interrogeant le statut des “passants acteurs” dans l’espace urbain ou des pages du Monde et de Libération recouvertes de dessins à la craie grasse, malhabiles mais ultra référencés et toujours emplis d’une salutaire dérision. L’artiste ne cesse de questionner le regardeur, de titiller son esprit et sa curiosité : merci Mercier !
Le LaM (Villeneuve d’Ascq) présente le second volet de l’exposition, Pierre Mercier, les règles du jeu du 18 novembre à fin février 2018 – musee-lam.fr