Musicothérapie
Analyser “Ce que la musique fait à votre cerveau” : tel est le propos du festival Musique & Santé qui se déploie à Metz à travers concerts, ateliers, rencontres et conférences.
Depuis la nuit des temps, la musique a été considérée comme un moyen de guérir dans de nombreuses cultures, des moines tibétains aux indiens Navajos dont les mythes et cérémonies seront décrits par Marie-Claude Strigler (27/01, L’Arsenal). Voilà le champ intellectuel et émotionnel qu’explore de manière kaléidoscopique le festival Musique & Santé à travers un large prisme de propositions comme des ateliers proposant d’écouter autrement (24, 26 & 27/01) grâce au… toucher. Rencontres avec des neurologues tel Pierre Lemarquis qui s’intéresse au “cerveau musical” (17/01, L’Arsenal) et concerts peuplent une quinzaine permettant d’initier une réflexion sur le processus à l’œuvre en chacun de nous lors de l’écoute. Au menu, une étonnante performance de Laraaji (19/01, BAM) : figure marquante de la scène ambient new age, il propose une expérience de méditation, entre yoga et deep listening.
Est également programmé un concert de Françoise Rivalland intitulé Des Mots et des Notes (25/01, L’Arsenal) : seule en scène, la virtuose joue du cymbalum et de l’espérou – luth hybride à tiges d’acier pincées qu’elle a imaginé avec Georges Aperghis –, interprétant des partitions contemporaines de Kurtág, Cage ou Yoshida qui entrent en résonance avec les mots de Samuel Beckett et Kurt Schwitters. Suivant le même modus operandi, le spectacle La Voie de la Beauté de l’Ensemble Variances (27/01, L’Arsenal) fait dialoguer la mystique rhénane des chants du XIIe siècle d’Hildegarde de Bingen avec une composition de Thierry Pécou inspirée des rituels de guérison des Navajos et le voyage intérieur d’un “homme médecine” de Michael Ellison avec Vision of Black Elk. Plus classique est le concert de l’Orchestre national de Lorraine placé sous la baguette de la cheffe coréenne Shi-Yeon Sung avec la Symphonie n°5 de Mahler (19/01, L’Arsenal) dont l’Adagietto a été rendu mondialement célèbre par Luchino Visconti qui l’utilisa dans la bande originale de Mort à Venise. Habité par l’obsession de la mort et animé par la joie d’être encore vivant après avoir failli passer l’arme à gauche et d’aimer Alma à la folie, le compositeur achève cette œuvre de manière lumineuse.