Le Saarländisches Staatstheater propose une intelligente production du Trouvère de Verdi adaptée à la situation sanitaire.
Un Trouvère intime, centré sur la vie intérieure des différents protagonistes : voilà à quoi ressemble cette
nouvelle production du célèbre opéra de Verdi proposée à Sarrebruck. Au niveau musical, Sébastien Rouland fait son miel d’une partition adaptée à un effectif réduit de 14 musiciens (contre une soixantaine, normalement) par Ulrich Cornelius Maier transformant l’œuvre en une délicate affaire chambriste. Mais cette histoire d’un puissant romantisme noir n’en est pas vidée de son sang pour autant. Le metteur en scène japonais Tomo Sugao a en effet imaginé un dispositif scénique faisant de la distanciation sociale imposée par la crise sanitaire, un puissant adjuvant, puisque chaque personnage est enfermé avec ses tourments et ses secrets, dans une cellule individuelle, métaphore de l’irrémédiable solitude humaine. Voilà restituée avec brio la tragédie où s’entrecroisent amours, jalousie, haines recuites et désir de vengeance. Grace à ce procédé coup de poing, c’est un Verdi concentré à l’extrême, comme à l’os, qui nous attend !
Au Saarländisches Staatstheater (Sarrebruck), jusqu’au 22 octobre
staatstheater.saarland
> Cette saison, le compositeur français Pascal Dusapin est “Artist in Focus” de l’institution sarroise. Deux de ses pièces, Go et le concerto pour violon Aufgang seront données par le Saarländisches Staatsorchester (10/10)