Maire depuis 2008, Roland Ries ne se représente pas.
Quel bilan pour la culture ces six dernières années ?
Jeanne Barseghian (EELV, PCF). De par son dynamisme séculaire, son patrimoine et l’intensité de sa vie culturelle, Strasbourg continue d’être le carrefour d’accueil et de diffusion de la pensée et des arts dans l’espace rhénan, européen et international. Programmations foisonnantes, haut lieu de formation et de diffusion, porteurs créatifs de projets sont des composantes intrinsèques qui font l’identité de Strasbourg. Si on ne peut pas nier une continuité ces dernières années dans le panorama très riche des propositions culturelles, on peut regretter de constater que l’approche récente portée par la Ville a donné le sentiment de réduire le rôle de l’artiste à celui de faire-valoir de la politique municipale.
« Evénementialisation » un peu systématique, déficit de soutien aux pratiques amateurs, potentiels artistiques sous-exploités, manque de reconnaissance d’un certain nombre d’acteurs et médiateurs, absence de lieu et de valorisation de la jeune création : les décors des boîtes aux lettres, conteneurs ou trams sont sympathiques et souvent joyeux, mais ne suffisent pas à rendre compte de l’importance des créateurs dans la ville.De plus, la politique menée était limitée à une volonté d’atteindre des objectifs d’attractivité. « Une grande ville doit avoir un club en L1, un quartier d’affaires, une visite présidentielle. » Le principal résultat de cette politique est pour les uns un classement dans un magazine qui justifie tout, pour les autres l’impression d’être laissés pour compte. Au lieu de poser la question de ce qui rend une ville attractive, nous souhaitons poser la question de ce qui rend une ville agréable à vivre pour toutes et tous. Nous sommes convaincu.e.s que la culture fait partie de la réponse.
Alain Fontanel (LREM, Agir, Modem, La Coopérative). Le mandat qui se termine est marqué, sur le plan culturel, par de très nombreuses réalisations.
Nous avons ouvert de nouveaux équipements comme le 5ème lieu et la nouvelle boutique culture, le théâtre du Maillon, le Shadock ou encore les ateliers d’artistes à la Coop.
Sur le plan patrimonial nous avons rénové le palais des fêtes, la plateforme de la Cathédrale et obtenu le classement UNESCO de la Neustadt. Le lancement de la rénovation des Bains municipaux et de la Manufacture des tabacs vient compléter le bilan patrimonial du mandat.
J’ai fait du rayonnement et de la diversification des publics la priorité du mandat.
Le renouvellement et la féminisation de la direction de plusieurs structures culturelles de premier plan (Opéra, Orchestre, Maillon) ont contribué à lancer une nouvelle dynamique.
La priorité donnée à l’accès à tous de la culture nous a amené à faire des choix forts en termes d’organisation et de formes d’actions culturelles. Le renouvellement complet de l’équipe et du projet de l’Espace Django a permis de renforcer les liens avec tous les acteurs et habitants du quartier. Le lancement de projets participatifs comme « 1, 2, 3 Chantez », l’orchestre Demos ou encore la résidence de l’OPS au Neuhof ont permis de toucher de nouveaux publics. Les actions hors les murs à l’occasion des 20 ans du Musée d’Art Moderne, de l’Industrie Magnifique, le développement du street art dans la ville, les Festival Ososphère et Longevity, la Symphonie des arts et Strasculture ont-elles aussi eu un impact important.
Toutes ces actions n’ont été possibles que grâce à une étroite coopération entre tous les acteurs culturels, les artistes et la collectivité.
Catherine Trautmann (PS). Ces 6 dernières années, la politique culturelle de la ville de Strasbourg a été prioritairement consacrée à une politique de reconduction de l’existant et du maintien des publics. Elle n’a malheureusement pas été prévue pour irriguer et animer la ville ni partagée à l’échelle du territoire métropolitain, ce que je crois indispensable pour porter un message culturel à l’échelle nationale et européenne. Et je constate quelques lacunes notamment l’échec du Shadok.
Jean-Philippe Vetter (LR). Si dans bien des domaines, nous osons dire ce qui n’a pas fonctionné, force est de reconnaitre qu’en matière culturelle, la ville a maintenu ses engagements.
Cependant, si nous apprécions le bilan au regard des deux mandatures, cet engagement peut être relativisé au regard d’un manque d’investissement en faveur de l’Opéra, de la Laiterie ou d’une salle d’exposition temporaire comme l’Ancienne douane.
Nous pouvons déplorer également le manque de vision globale et stratégique. Par exemple, la majorité a engagé une rénovation du palais des fêtes sans savoir ce qu’ils souhaitaient faire avec ensuite. La culture est également la grande absente de la politique de surdensification de la ville, nous aurions pu imaginer des commandes publiques permettant l’installation d’œuvres ambitieuse comme à l’Esplanade.
Il y a également eu des occasions manquées comme la relocalisation de La Laiterie sur l’ancien site de la Coop. Ce projet a été « victime » du choix d’une opération immobilière qui empêche la création d’un véritable quartier de créativité et de culture.
Quels axes de politique culturelle souhaitez-vous mener en cas de victoire ?
Jeanne Barseghian. Tout d’abord, notre liste compte réaffirmer le rôle essentiel de la culture dans la mise en œuvre des politiques publiques et conforter par là le budget important qui lui est dédié et ne doit pas être la variable d’ajustement des autres domaines. Par ailleurs, il n’y a pas qu’en politique qu’on observe un changement de génération. Dans le milieu de la culture, nombre d’acteurs et de structures emblématiques sont ou vont être l’objet de nouvelles directions portant un regard différent en cours de réinvention. C’est une opportunité à considérer pour écrire les prochains chapitres de la vie culturelle strasbourgeoise.
Nous souhaitons décloisonner, expérimenter et réinventer aussi, en entremêlant le processus de création artistique à celui de transformation du tissu urbain. Le rôle d’une politique culturelle est de permettre, d’encourager et de développer. Autrement dit, de faciliter les conditions de liberté de créer. Le rôle des créateurs est de questionner, mettre en perspective, ouvrir le champ des possibles, donner matière à imaginer un nouveau modèle de société et à faire de l’individu un citoyen conscient. Pour y arriver, nous allons :
1- Développer une politique de résidences éphémères pour les artistes européens et internationaux sur l’ensemble du territoire et mettre en place des dispositifs d’accompagnement des nouvelles générations d’artistes dès la sortie des centres de formation.
2 – Soutenir l’éducation artistique et culturelle en développant la sensibilisation des publics aux différentes propositions, à la diversité des créations et à l’expérimentation, et les pratiques amateurs.
3 – Accompagner la politique du livre, de la musique et des arts visuels par :
– Des actions culturelles portées par les libraires et les bibliothèques-médiathèques, et la valorisation de la richesse des milieux de l’illustration.
– Une vie musicale dans sa diversité afin de rendre très vivant ce caractère de ville mélomane.
– Une politique de l’image : illustration, image animée, vidéo, cinéma-audiovisuel, arts graphiques, arts plastiques.
Alain Fontanel. Après avoir été pendant ces six dernières années en charge de la Culture et du Patrimoine, il est évident que je serai un Maire particulièrement mobilisé sur ce sujet. L’excellence culturelle, la poursuite de la diversification des publics et la place des artistes dans la ville seront mes priorités. Nous devons aller encore plus loin dans l’accessibilité de la culture au plus grand nombre. C’est un enjeu démocratique et social essentiel.
Pendant ces six dernières années, la fréquentation des musées à augmenté de manière significative. Nous le devons à la qualité du travail de nos conservateurs bien entendu, mais aussi aux évènements qui ouvrent ces institutions sur la ville. Nous devrons multiplier les occasions de se rendre au Musée et ouvrir une nouvelle grande salle d’exposition pour des expositions en lien avec des grands musées européens.
Il est par ailleurs indispensable que nous retrouvions des espaces d’échange de proximité, des lieux où l’humain et la culture priment. Les manifestations culturelles sont un excellent prétexte à se rencontrer en bas de chez soi et je suis convaincu que l’on doit pousser des projets de grande proximité, comme nous l’avons fait par exemple en faisant revivre le kiosque du Parc du Contades chaque dimanche d’été. La ville et l’espace urbain offrent de nombreux supports qu’il faudra mieux valoriser. Je souhaite que chaque quartier dispose a minima d’un lieu culturel dans chaque quartier en particulier à Koenigshoffen et à Hautepierre avec un lieu dédié à la création musicale dans le théâtre actuel.
Je souhaite aussi mener à bien le classement de la Fondation de l’Oeuvre Notre Dame au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Ce serait la reconnaissance d’un savoir faire inédit et surtout un moyen de sauvegarder une approche de la taille de pierre qui se transmet depuis des siècles, de tailleur de pierre en tailleur de pierre. Préserver et mettre en valeur le patrimoine de tous les quartiers, par l’éducation, les visites, la signalétique, la rénovation du patrimoine historique, en lien avec les associations est également primordiale.
Le succès des Bibliothèques idéales, véritable rentrée littéraire de l’année, n’est pas un hasard. Les Strasbourgeois sont des amoureux de la lecture et du livre. La gratuité des médiathèques et l’ouverture le dimanche permettront d’aller encore plus loin dans la promotion de la lecture publique.
Je souhaite enfin accueillir au sein du Centre international de l’illustration – Musée Tomi Ungerer les archives de Charlie Hebdo et de ses dessinateurs comme nous sommes en train d’y travailler. Cela renforcerait notre statut de capitale de l’illustration et des droits de l’homme.
L’accueil à Strasbourg d’une grande Fondation privée d’art viendrait par ailleurs utilement compléter notre offre muséale tout en renforçant le prestige et le rayonnement culturel de notre ville.
Catherine Trautmann. Strasbourg doit disposer d’un projet culturel commun à tous les acteurs, créateurs et responsables d’institutions et d’associations. La diversité culturelle, la protection du droit d’auteur, la mise en œuvre d’une économie qui ne soit pas exclusivement marchande mais qui reconnait la place des valeurs immatérielles, sont de nature à créer le sens partagé d’une politique qui doit allier création et accès à la culture par sa démocratisation et ses pratiques amateurs et aussi irriguer l’intégralité du territoire métropolitain et transfrontalier. La culture n’a pas de frontières et le désenchantement vis-à-vis de l’Europe est également lié à l’absence de projets à dimension culturelle.
Le projet culturel strasbourgeois doit s’inscrire délibérément dans le contexte du prochain projet européen Europe créative et dans un partenariat développé à l’échelle régionale et nationale comme pour le Forum Alentours ou le partenariat avec ARTE.
Jean-Philippe Vetter. Tout d’abord nous souhaitons avoir un objectif de 100% d’accès à des projets d’Education artistique et culturelle pour les enfants des écoles de Strasbourg. Il s’agit de développer leur sensibilité en permettant un contact avec les arts et la culture. C’est un engagement collectif de la communauté éducative et culturelle, il doit concerner tous les champs, comme le patrimoine ou l’archéologie, et tous les arts.
Nous proposons également de faire des lieux de culture des lieux ouverts en permanence sur la ville. Nous voulons favoriser la possibilité d’y passer pour prendre un verre, travailler, lire et ainsi inciter les habitants, et notamment les plus jeunes, à franchir la porte de ces lieux.
Nous voulons organiser une programmation culturelle pendant les petites vacances scolaires. Durant ces périodes de nombreuses familles disposent de plus de temps à passer ensemble. Notre objectif est de construire une offre concertée et répartie entre les lieux de manière à permettre une continuité d’offre culturelle.
D’autre part, il nous semble nécessaire de mieux organiser le dialogue entre l’ensemble des acteurs culturels et la ville. Nous devons garantir un dialogue structuré et permanent avec la ville.
Enfin, si nous sommes élus, nous favoriserons la présentation des œuvres des artistes résidant et travaillant à Strasbourg tout en stimulant la création d’œuvres en langue allemande ou en alsacien.
Quel serait alors le projet emblématique de la mandature à venir ?
Jeanne Barseghian. Il est temps de redonner sa juste place à l’artiste et à la création et de ne pas voir la politique culturelle uniquement par le prisme budgétaire. La culture est le levier transversal par excellence. Elle sera omniprésente dans notre projet de transition et les artistes en seront partie prenante. Plus qu’un projet emblématique qui risquerait soit de réduire, soit de concentrer l’attention au détriment de l’ensemble, il s’agit bien d’une politique culturelle à co-construire.
Cette politique cherchera par la dynamique de la création, des artistes, de l’action culturelle, des pratiques amateurs, à irriguer l’ensemble du territoire et à permettre à chacun.e d’expérimenter et de vivre une aventure culturelle. La culture n’est ni une tour d’ivoire, ni une citadelle. Elle doit être décloisonnée au sein des services de l’administration et devenir un exemple du partenariat entre institutions culturelles, formations professionnelles et amateurs, et services de l’Etat.
Alain Fontanel. Le prochain mandat doit permettre d’aller encore plus loin dans l’accès de tous à la culture avec deux projets emblématiques.
Je souhaite que tous les enfants d’une classe d’âge puissent enfin bénéficier d’une éducation artistique et culturelle dans leur école dans le cadre des activités périscolaires. Je souhaite aussi faciliter l’accès à la lecture pour tous par la gratuité et l’ouverture le dimanche des médiathèques.
Catherine Trautmann. Il y a plusieurs projets emblématiques dans notre contrat d’actions municipal concernant le Palais des Fêtes ou encore un pôle de graphisme, d’illustration et d’impression. Un projet portera également aux différents niveaux de pratiques artistiques depuis le niveau amateur jusqu’au professionnel y compris les arts circassiens.
Pour rassembler les populations, nous mettrons en place des projets créatifs et innovants pour faire ensemble de Strasbourg la Capitale de la Jeunesse à travers un pôle d’excellence de Culture urbaine et innovante. Ce pôle comprendra les sports de glisse, skate park couvert, salle de spectacles, ateliers artistiques, streetart, parkour pour répondre aux attentes fortes de la jeunesse, des associations et des pratiquants.
Jean-Philippe Vetter. Tout d’abord, compte tenu de l’état des finances de la ville, nous ne pourrons pas réaliser une multitude de projets emblématiques. Contrairement à nos prédécesseurs, nous nous engageons à ne pas augmenter les impôts des Strasbourgeois.
Cependant, nous pensons que Strasbourg doit retrouver sa place dans le circuit des grandes expositions françaises et internationales. En cela l’état de déshérence dans laquelle a été laissé l’Ancienne Douane est dramatique. Les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois doivent disposer d’un lieu adapté pour accueillir des expositions temporaires.
Notre seconde intuition concerne le Marché de Noël. C’est incontestablement un des grands rendez-vous de notre ville. Pourtant, la dimension culturelle en est cruellement absente. Comme un pays est l’invité d’honneur chaque d’honneur, nous proposons d’organiser un festival de qualité autour du pays invité et d’inviter les acteurs culturels strasbourgeois à avoir une programmation en résonnance.
Quel est votre projet pour l’Opéra, équipement en piètre état ?
Jeanne Barseghian. L’Opéra national du Rhin est une institution reconnue et un acteur essentiel de la vie artistique, musicale et culturelle de la ville. Mais le bâtiment qui l’abrite à Strasbourg est aussi le Théâtre alsacien. Depuis 1997, il reçoit régulièrement un avis défavorable d’exploitation de la commission de sécurité. La responsabilité du maire ou de la maire en cas de sinistre est engagée. Un rapport de la Cour régionale des comptes a réaffirmé en 2013 la nécessité de considérer ce problème. Des travaux de mise en conformité sont intervenus, mais cela ne règle pas tous les problèmes, loin de là. Par ailleurs, le plateau ne permet pas de déployer des productions d’envergure et la fosse d’orchestre ne permet pas aux musiciens une pratique de leur instrument dans des conditions optimales. C’est un joli bijou (les décors, le lustre, les cintres…), mais qui, en dehors même des conditions de sécurité, ne répond plus à l’ambition d’une telle institution dans une ville internationale. Un certain nombre d’études a déjà été réalisé. Il va s’agir de remettre à plat les données rassemblées et de relancer des études architecturales et techniques permettant la prise de décision quant à une rénovation-extension, ou à la nécessité d’une nouvelle construction. Dans les deux cas, il est nécessaire de poser les choses, car le coût risque d’être conséquent et devra également être étudié au regard des défis écologique, social et démocratique. Il faut donc pouvoir examiner sereinement les possibilités de soutenabilité budgétaire et s’assurer des partenariats indispensables. C’est un sujet dont la priorité de traitement doit être portée dès le début de la mandature. Il peut devenir un très beau projet d’expérimentation tant les implications urbaines, architecturales, artistiques, participatives et culturelles sont importantes, y compris du point de vue des mobilités.
Alain Fontanel. L’Opéra national du Rhin joue un rôle essentiel dans le rayonnement de Strasbourg et occupe une place centrale dans la politique culturelle de notre ville. Son activité est pourtant aujourd’hui très largement contrainte par l’état de son bâtiment en termes artistiques, de conditions de travail des agents et musiciens, de confort d’accueil du public mais aussi de sécurité.
Le bâtiment de la place Broglie est en réalité un théâtre qui n’a jamais été conçu pour les contraintes des productions d’Opéra. Le rénover en préservant sa salle à l’italienne ne permettrait ni d’élargir la scène ni de réellement agrandir la fosse des musiciens. Il impliquerait par ailleurs une sensible réduction du nombre de fauteuils et donc de spectateurs par représentation difficilement compatible avec un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros.
La construction d’un nouvel Opéra apparait aujourd’hui incontournable si Strasbourg veut pouvoir préserver son statut de capitale culturelle. Ce projet ambitieux doit se penser en partenariat étroit avec l’Etat et les autres collectivités territoriales.
Catherine Trautmann. La réalisation du nouveau théâtre du Maillon aurait pu être l’occasion de répondre au besoin d’un nouvel opéra en mutualisant les coûts liés à l’accueil du public et aux parties techniques.
Toute la question de l’Opéra reste sur la table, à la fois les questions de sécurité du théâtre municipal auquel les strasbourgeois sont attachés, et la réponse aux besoins de nouvelles salles. Il faut cesser de tourner en rond sur cette question et comme je l’ai fait par le passé en écoutant Pierre Boulez qui m’avait demandé de lancer le projet de salles symphoniques alors que je n’avais aucun moyen pour cela dans mon budget ministériel. Aujourd’hui cette salle est construite. Je m’engage donc à lancer le projet opératique de Strasbourg.
Jean-Philippe Vetter. Cette question est évidemment centrale pour le mandat à venir car l’absence de décision pendant les 12 dernières années a fragilisé considérablement le bâtiment. La seule réalisation en la matière à l’actif de la municipalité est d’avoir engrangé des rapports pour ne rien décider.
Aujourd’hui, l’Opéra du Rhin n’est plus aux normes de sécurité et d’accessibilité. Evidemment, le plateau technique, la fosse d’orchestre sont également totalement obsolètes et constituent un frein à la créativité et à certains égards, aggraves les coûts de production.
Contrairement à nos concurrents, nous ne voulons pas construire un nouvel opéra sur un autre site. Outre le coût, cette option a le désavantage considérable de laisser le bâtiment de la Place Broglie à l’abandon, ne sous-estimons pas l’attachement des strasbourgeois à ce bâtiment.
La mise en sécurité stricte est la solution qui a longtemps été considérée par la municipalité sortante, mais elle réduirait considérablement la jauge ce qui, en plus d’être peu ambitieux, creusera immanquablement le déficit de la Maison.
Pour notre part, nous proposons la reconstruction sur site d’un nouvel opéra en préservant l’ancien bâtiment. Cette option est celle qui a prévalu à Lyon ou Montpellier par exemple.
Nous pouvons par exemple imaginer un bâtiment qui occupe une emprise plus grande, vers la Préfecture par exemple. Dès lors, le bâtiment pourrait s’adjoindre quelques fonctionnalités supplémentaires, d’autant plus qu’il constitue une entrée vers le périmètre de la Neudstadt. Le lieu pourrait regrouper un lieu d’explication et de promotion de cette partie de la ville, éventuellement quelques magasins à vocation culturelle et un bar/restaurant de qualité et de bonne capacité. Notre ambition est qu’un tel projet ne soit pas destiné uniquement à l’Opéra mais qu’il puisse porter une dimension globale d’ouverture sur la ville.