Élu en 2014, Damien Meslot est candidat à sa propre succession. Marie-José Fleury (sans étiquette, soutenue par le Modem) n’a pas souhaité s’exprimer.
Quel bilan pour la culture dans votre ville ?
Samia Jaber (DVG). D’une façon générale, aucune structure, aucun événement ni aucun projet nouveau n’est apparu dans le dernier mandat (2014-2020). La municipalité s’est pour l’essentiel contentée de maintenir les grands événements qui font la singularité de Belfort (FIMU, Entrevues, Eurockéennes…).
Mais au total, la culture a été le parent pauvre des politiques du maire sortant car les structures ont été affaiblies, notamment par la baisse drastique des subventions à la scène nationale (théâtre Granit) : -110.000 euros, mais aussi au théâtre du Pilier (-30.000 euros).
Pour pallier les problèmes budgétaires de la Scène nationale qui n’avait plus les moyens de financer sa mission de création, D. Meslot a tenté une fusion forcée avec la Scène nationale de Montbéliard. Ce projet a avorté au bout d’un an. De fait, le Théâtre Granit a fonctionné sans projet artistique et sans véritable direction dédiée pendant près de 3 ans.
Damien Meslot (LR). Beaucoup de villes ont choisi de baisser le budget alloué à la culture et de supprimer des évènements culturels en raison des baisses de dotations de l’État. A Belfort, j’ai choisi de les maintenir. En 2019, les subventions allouées à la Culture se sont élevées à plus de 1,8 M€. 25 % des subventions attribuées par la Ville sont destinées à la Culture. La municipalité sortante a maintenu et développé des évènements phares tels le FIMU (Fimu des quartiers), Entrevues (Entrevues des enfants), ou le Festival d’Histoire vivante.
Nous avons créé de nouveaux évènements comme le Mois de la Photo, la Nuit des arts ou le Concours international de composition pour orchestre d’harmonie.
Nous avons également apporté une attention particulière à la rénovation du patrimoine de notre ville, qui nécessitait de nombreux travaux. Je pense notamment à la Salle des fêtes, à l’Hôtel du Gouverneur, à la Cour d’honneur de la Citadelle, au Musée des beaux-arts ou au nettoyage du Lion.
Quels axes de politique culturelle souhaitez-vous mener en cas de victoire ?
Samia Jaber (DVG). Belfort a besoin d’un nouveau souffle en matière d’offre culturelle qui a toujours été une marque de fabrique et au-delà, un élément décisif de l’attractivité de notre ville. L’enjeu central consiste à être là où les autres ne sont pas. Pour cela, nous défendons 3 orientations précises : le soutien à la création, notre fonction de tremplin pour la jeunesse et l’accès de toute la population à tous les arts.
Damien Meslot (LR). Je veux continuer à proposer une offre diversifiée et riche aux Belfortains, à valoriser le patrimoine culturel, à soutenir nos forces culturelles et à faciliter l’accès à la Culture pour tous.
Je propose également de :
- créer une extension du Musée d’Art Moderne permettant notamment d’accueillir des expositions temporaires ;
- créer un jardin d’artistes au Fort de la Justice ;
- rénover le Musée d’Histoire pour valoriser les collections et le rendre accessible aux PMR ;
- renforcer le soutien à nos deux labels nationaux (Granit et Viadanse) ;
- maintenir le soutien de la ville aux évènements phares ;
- ouvrir la bibliothèque le dimanche ;
- organiser des séances de cinéma en plein air avec Entrevues sur le parking de l’Arsenal ;
- lancer un appel à projets d’artistes pour valoriser et animer le grand souterrain ;
- rénover le toit de la Cathédrale Saint-Christophe ;
- réinstaller les ornements sur le marché Fréry ;
- créer un bâtiment d’archives mutualisées avec le Conseil départemental ;
- étendre jusqu’au vendredi les concerts des Mercredis du château.
Quel serait alors le projet culturel emblématique de la mandature à venir ?
Samia Jaber (DVG). Le projet phare est sans aucun doute notre volonté de construire dans l’Aire urbaine une école supérieure de musiques actuelles, autour de notre identité rock, électro, rap, héritée de plus de 30 années d’Eurockéennes. Dans notre esprit, cette école publique pourrait être une première nationale : elle permettrait de développer la production, la résidence d’artistes, et de consolider la fonction tremplin des Eurockéennes. Idéalement, cela suppose un partenariat avec l’ensemble des acteurs publics. C’est un projet de long terme qui permettrait de renforcer la vitalité de notre territoire et d’attirer la jeunesse dans notre belle région.
Damien Meslot (LR). Je propose que l’accès à la culture soit davantage possible dans les quartiers et je pense notamment à développer des activités culturelles dans tous les quartiers ou jumeler chaque institution culturelle avec un quartier de la ville.
Comment réagiriez-vous si les Eurockéennes devenait mis à mal par le bras de fer qui oppose Territoire de Musique à la Préfecture concernant les frais de sécurité et le statut juridique de l’association ?
Samia Jaber (DVG). Nous n’osons pas imaginer que l’Etat maintienne une position rigide sur ce dossier, d’une part parce que c’est profondément injuste car ce festival n’a jamais eu de vocation lucrative, et d’autre part parce que ce n’est pas pertinent au regard de la situation de notre Territoire. On traverse une période très difficile avec les licenciements chez GE : affaiblir les Eurockéennes et Territoire de Musiques, c’est affaiblir encore plus Belfort. Dans ce contexte, si l’Etat persévère à facturer de façon exorbitante les frais de sécurité pour les Eurockéennes, nous l’interprétons comme une forme d’acharnement contre Belfort. Quoi qu’il arrive, nous serons indéfectiblement aux côtés des Eurockéennes.
Damien Meslot (LR). Ce conflit est en voie de résolution, des solutions de bon sens sont à l’étude. Si l’État maintien une position de fermeté, je ne laisserai évidemment pas le festival tomber et nous travaillerions, avec l’ensemble des acteurs, à la recherche d’une solution afin de maintenir ce festival de qualité.