Créatures geek et mythologiques sont mises sous le feu des projecteurs avec Anatomie comparée des espèces imaginaires, à Montbéliard.
Avant l’exposition, il y eut un livre au titre éponyme. Sous la plume du paléontologue Jean-Sébastien Steyer associé à l’illustrateur Arnaud Rafaelian, dragons, vouivres, loups-garous ou encore le célèbre Marsupilami d’André Franquin ont été utilisés pour vulgariser les sciences de l’évolution. À présent, une « douzaine de ces personnages » habille le musée du Château des ducs de Wurtemberg, confie le scientifique. À Montbéliard, le parcours réunit planches anatomiques, textes réalisés par les deux auteurs – devenus pour l’occasion commissaire et illustrateur de l’exposition – et sculptures signées par la société de moulage Ophys. Dans la première partie, les visiteurs peuvent observer « un mur rempli de squelettes aquatiques », de tapir et d’hippopotame, afin de mieux comprendre la discipline de l’anatomie comparée. Ce n’est qu’ensuite qu’ils plongent dans un monde fantaisiste, peuplé de bêtes folkloriques « monstrueuses ».
Bien sûr, l’une des figures phares du circuit n’est autre que le dragon. Profondément ancré dans l’imaginaire collectif « grâce à ses nombreuses représentations dans des œuvres mondialement connues, telles que Harry Potter, Game of Thrones ou Le Hobbit », ce monstre immense est à retrouver sous différentes formes. « Ce qui est intéressant et amusant, c’est de voir que cette espèce parle à tout le monde », sourit Jean-Sébastien Steyer. « Grands-parents et jeunes enfants ont tous une histoire avec cette créature. » La vouivre, cousine hideuse de ce reptile volant, fait aussi partie du voyage. La légende raconte qu’elle se terre dans les marécages d’Europe, s’étendant des plateaux du Morvan au Jura suisse… Aujourd’hui, ce serpent ailé hante les salles du château, « haut de plus de deux mètres », ailes griffues déployées et mâchoires prêtes à engloutir les inconscients passant devant lui. Plus loin, le moulage crânien du Spinosaurus, « mesurant pratiquement trois mètres sur trois », est tellement gigantesque que « le regard du spectateur se situe globalement au niveau de ses naseaux ! » Le bestiaire s’enrichit de personnages plus dociles, à l’image de Totoro, chat-chouette-panda de Miyazaki. « C’est un peu l’animal totem des trentenaires », plaisante l’auteur. Une maquette virtuelle projette d’ailleurs son anatomie externe et interne, donnant l’occasion de le disséquer visuellement et d’affiner son savoir scientifique !
Au musée du Château des ducs de Wurtemberg (Montbéliard) jusqu’au 12 mars
montbeliard.fr
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