Métamorphoses
Pour leur 14e édition, les Imaginales d’Épinal prennent pour thématique Mutation(s). Sous cette bannière sera rassemblée, dans les Vosges, la crème des auteurs explorant des mondes imaginaires.
Manifestation pionnière, les Imaginales d’Épinal sont devenues une référence pour les amateurs d’anticipation, de fantastique, d’uchronie ou encore d’heroic fantasy – attirant plus de 22 000 personnes l’année passée. Le chiffre pourrait gonfler avec une programmation dense et passionnante : sont en effet prévus une centaine d’événements (cafés littéraires, tables rondes, rencontres, expositions, dîners insolites, speed dating entre auteurs et éditeurs…) pour autant d’invités. Le thème ? Mutation(s), un sujet récurrent de l’imaginaire, des super-héros (Superman dans sa cabine téléphonique) à La Mouche de Cronenberg, en passant par le légendaire « Métamorphose » d’Actarus dans Goldorak. Elles seront examinées sous toutes les coutures. Autre épine dorsale de ces quatre jours, un focus sur le Royaume-Uni avec la présence du dandy Kim Newman qui revisite le mythe du vampire avec des ouvrages comme Anno Dracula ou Le Baron Rouge sang et de Charles Stross, auteur du Bureau des atrocités, parodie gore de Lovecraft. Sans oublier Paul J. McAuley et son stratosphérique space opera guerrier Quatre cent milliards d’étoiles.
Plusieurs auteurs de bande dessinée et illustrateurs sont aussi de la partie dont Grégory Delaunay (auteur de l’affiche) et le mythique François Bourgeon (exposition à la Bibliothèque multimédia intercommunale, du 28 mai au 12 juillet). Il est le créateur des Passagers du vent à la fin des années 1970, série révolutionnant la BD historique, jusque-là corsetée dans des cases bien sages dont le symbole pourrait être Alix. En 1993, il débute aussi Le Cycle de Cyann (avec Claude Lacroix au scénario), palpitante odyssée de l’espace dont le sixième volume, Les Aubes douces d’Aldalarann est paru il y a quelques mois chez Delcourt. Autre exposition attendue, celle organisée par La Lune en Parachute (du 15 mai au 27 juin, à La Plomberie) : elle présente les œuvres d’Étienne Cail. Fasciné par des artistes chinois contemporains comme Yue Minjun ou Zhang Haiying, il a revisité des classiques de la peinture française en les détournant dans d’étranges mutations. Un Déjeuner sur l’herbe ou une Liberté guidant le peuple dont les protagonistes sont asiatiques ? Étrange et fascinant…
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