Man on the Moon
Avec Moonhead et la Music Machine, l’illustrateur et auteur de BD Andrew Rae conte une fable fantasmagorique autour d’un teenager lunaire pour lequel la musique libère tout un imaginaire.
Joey Moonhead est un ado un peu plus rêveur que la moyenne, toujours dans les étoiles. Quand on le traite de “face de cratère” dans la cour de récré, ça n’est pas à cause des dégâts de l’acné, mais bien parce qu’il a une tête de lune. Littéralement. L’âge ingrat est une période difficile à vivre, mais là… Les autres se fichent de sa caboche et jouent même au ballon avec, lorsque Moonhead ne l’oublie pas chez lui. Puisqu’il ne peut pas compter sur ses parents pour le consoler, le soutenir, Joey tente d’échapper à son cruel quotidien en laissant sa tête voler dans le cosmos, parmi planètes et satellites.
Notre Pierrot s’intéresse aux jolies filles qu’il mène en pensée dans un univers érotico-onirique rose bonbon pour les embrasser, loin des salles ou couloirs de l’école et ses railleries. De toute façon, la classe, les gros bras qui font la loi, les cours fastidieux, ça n’est pas son truc. Il préfère s’imaginer en rock star. Le chemin le plus rapide pour la gloire : le Talent Show organisé par l’école. Il invente et bricole son propre instrument, influencé par la folie des musiciens qui ornent les pochettes des 33 tours familiaux, évoquant Captain Beefheart ou les Residents. La Music Machine fait plus que produire des notes, elle crache des effluves colorées et transforme les élèves, subjugués, en drôles de personnages. « La musique répand la lumière dans le monde et m’aide à traverser les périodes sombres ! », lui dira un producteur hippy qui a trop abusé du LSD. Un superbe ouvrage très graphique, aux cases psychés.