Lumières sur la Forêt-Noire

Photo de Chris Keller

Nature, gastronomie et culture se mêlent avec élégance sur les pentes de la Forêt-Noire. Visite dans l’une des plus belles régions d’Allemagne.

En France, la ligne bleue des Vosges. De l’autre côté du Rhin, les charmes romantiques de la Forêt-Noire culminant à 1 493 mètres au Feldberg. L’Abnoba silva celte renvoyant à une déesse sombre – ensuite assimilée à Diane – laissa la place à la Silva nigra des Romains. Un nom dérivant de son caractère impénétrable et de l’obscurité régnant entre les troncs de ses conifères. Somptueux, les paysages inspirèrent les écrivains, Friedrich Hölderlin et Hermann Hesse en tête, offrant un refuge aux philosophes comme Martin Heidegger dont on peut encore voir le chalet à Todtnauberg. Le massif fascina nombre de Français comme le très oublié et tout aussi prolifique Amédée Achard (1814-1875) qui écrivit cette charmante description pastorale : « Les eaux claires d’un ruisseau traversent la prairie ; quelques maisons se groupent autour d’une humble chapelle, qui n’élève pas bien haut son petit clocher. Une auberge est bâtie au bord de la route ; des troupeaux de vaches paissent l’herbe çà et là. »

Presque 24 000 kilomètres de sentiers soigneusement balisés permettent au randonneur de partir à l’assaut du massif, mais 8 000 kilomètres d’itinéraires VTT et de nombreuses pistes cyclables invitent aussi à l’excursion. Parmi eux, on apprécie les chemins entourant l’abbaye d’Allerheiligen. Ils permettent de découvrir de célèbres chutes d’eau. Ici, la Lierbach tombe de plus de 90 mètres avec plusieurs étages de cascades au milieu de falaises encaissées et vertigineuses générant un puissant sentiment qui renvoie pêle-mêle aux toiles de Caspar David Friedrich, à la figure éminemment germanique du Wanderer ou à la musique de Franz Schubert, tendance Winterreise. La Forêt-Noire mêle l’authenticité de ses bourgades enchâssées dans de mignonettes vallées – où le costume traditionnel avec son chapeau à pompons n’est pas une attraction –, la tranquillité de ses prairies, la beauté de ses lacs (Mummelsee aux mille légendes ou Titisee) et la qualité de ses vignobles. Ayant donné son nom à un célèbre gâteau, elle est également un paradis pour les gastronomes où se cotoient, sans-façon, plats d’une altière simplicité – avec une impressionnante déclinaison de recettes autour de la truite – et raffinements de la haute gastronomie (voir encadré).

Parmi les mille et un charmes de la Forêt-Noire, on citera, parmi nos préférés le Schwarzwälder Freilichtmuseum Vogtsbauernhof (Gutach) : sur plus de cinq hectares, cet écomusée permet une plongée dans le passé en visitant des fermes préservées, dont la plus ancienne fut érigée en 1599 ! Également marquant est la Baumwipfelpfad (Bad Wildbad) véritable sentier suspendu de 1 250 mètres de long permettant de se promener au cœur de la canopée et d’avoir une vue époustouflante ! Enfin, last but not least, on ne manquera pas l’épicentre horloger de la région : capitale mondiale du coucou, Triberg abrite de multiples enseignes permettant d’admirer (et d’acquérir) cet incontournable de la Forêt-Noire !


schwarzwald-tourismus.info
foretnoire.info
tourismus-bw.de

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