Love on the beach
En compétition à Augenblick, festival du cinéma en langue allemande en Alsace, Love Steaks de Jakob Lass ressemble à un bain de jouvence doux-amer… dans la Baltique.
Que reste-t-il du Dogme 95 de Lars von Trier et Thomas Vinterberg ? Quelques films et des principes oubliés depuis la fin officiellement proclamée du mouvement en 2005, dix ans après son lancement. Le réalisateur allemand trentenaire Jakob Lass leur fait un clin d’œil un brin ironique en créant Fogma dont le slogan pourrait être : « Les règles sont la Liberté. » Love Steaks est le premier film à avoir cette étiquette, appelée à revêtir des contours différents dans chaque cas. Le spectateur y trouve un équilibre réussi entre improvisation et structure narrative strictement établie générant un puissant sentiment de liberté. Deux acteurs professionnels ont été mis dans un hôtel de luxe de la Baltique qui accueille tous les autres protagonistes du film, vrais curistes en goguette, authentiques réceptionnistes ou femmes de ménage. La confrontation entre ces deux univers et des dialogues non écrits, mais cadrés, génère une spontanéité qu’on n’avait pas ressentie à l’écran depuis longtemps. L’histoire ? C’est celle des amours complexes et tourmentées de Clemens, masseur maladroit et charmant à la sexualité mal définie, et Lara, jolie cuisinière au penchant (trop) marqué pour la bouteille. Il est flegmatique et timide. Elle est agitée et volontiers provocatrice, du genre à mettre la main au panier à ses collègues. Comme deux pôles opposés d’un aimant, ils s’attirent. Entre fascination et répulsion, l’ensemble est souvent drôle, parfois cruel et cru comme un steak tartare, mais toujours d’une grande fraîcheur et d’une immense tendresse.
www.festival-augenblick.fr
www.lovesteaks.de