Liberté, j’écris ton nom
Événement du festival d’Aix 2017, la mise en scène de Jean-François Sivadier du Don Giovanni de Mozart est présentée à Nancy et Luxembourg.
Une plate-forme rectangulaire de bois, légèrement inclinée : nous sommes au cœur du “théâtre dans le théâtre” si cher à Jean-François Sivadier. Dans cet espace ouvert, où des jeux de rideaux et de lumières ponctuent les circonvolutions de la musique de Mozart et les surgissements des personnages, les chanteurs se meuvent avec fluidité de la scène aux coulisses apparentes. Ils sont vêtus de costumes évoquant l’Espagne de Goya (voilà pour le versant ibérique du mythe).
Dans un décor / arène nu dans lequel scintillent des boules lumineuses de verre de Murano (voilà pour le Don Giovanni made in Italy) – symbolisant, chacune, une conquête du séducteur – le metteur en scène déploie sa vision de Don Juan. Il est un « homme insaisissable dans tous les sens du terme, qui fait de sa vie un hymne à la gloire du plaisir et de la jouissance, mais surtout un hors-la-loi qui n’aura pas été jugé par la justice des hommes et qui, toutes proportions gardées, ne s’en tire pas si mal », un éternel adolescent en perruque blonde peroxydée, sorte de double de l’Amadeus de Miloš Forman en quête de liberté absolue, un mot écrit en lettres de sang (et en italien) sur le mur marquant le fond de scène.
Au Grand Théâtre (Luxembourg), du 23 au 27 octobre
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