Leipzig et son marché de Noël
Un des marchés de Noël les plus anciens d’Allemagne, de la musique à tous les étages et de goûteuses spécialités : en décembre, Leipzig est une destination majuscule.
Le visiteur qui a connu Leipzig à l’aube des nineties n’en croit pas ses yeux, tant l’épicentre industriel de l’ancienne RDA s’est métamorphosé. Il y a quelques années, la ville se voyait même décrite comme la « Capitale des rêveurs » dans les colonnes du Spiegel. Tournée vers l’avenir, la cité saxonne a aussi su se réapproprier son passé. En témoigne, un marché de Noël (jusqu’au 23/12) né en 1458 – ce qui en fait le deuxième plus ancien du pays – qui a su préserver son authenticité, se déployant dans tout le cœur de la ville avec ses quelque 300 chalets (où l’on vend notamment des Schwibbogen, arcs de bois délicatement sculptés accueillant des bougies), mais dont le point névralgique est le Naschmarkt. On adore cette place avec sa statue de bronze d’un Goethe étudiant, signée Carl Ludwig Seffner, qui trône devant l’ancienne Bourse du commerce et ses fastes baroques.
Il fait bon flâner, de la Marktplatz au Nikolaikirchhof (avec sa traditionnelle pyramide de Noël) en passant par la… Gare centrale où est installé un extraordinaire carrousel ! On a cependant une tendresse particulière pour l’Augustusplatz qui accueille un village finlandais (à nous saumon fumé, émincé de renne ou glögi, ce fameux vin chaud aux baies) et une forêt de contes de fées devant l’Oper Leipzig, dont la programmation séduit. En décembre est proposée la première d’une nouvelle mise en scène signée Ilaria Lanzino du contemporain Mary, Queen of Scots (16/12-11/02/24) de Thea Musgrave, qui se penche sur la figure de Marie Stuart dans une production neutre sur le plan climatique ! Plus de saison est l’Oratorio de Noël de Bach à la Thomaskirche (15-17/12), où le Cantor officiait, interprété par le Thomanerchor et le Gewandhausorchester, histoire de plonger dans la « représentation musicale d’un récit religieux » comme il était expliqué dans le livret remis au public lors de la création de l’œuvre. Plus intime est la Mendelssohn Haus – où le compositeur invita Berlioz, Wagner ou Spohr – dans laquelle, partout, flottent d’aimables fantômes. Dans ce cadre enchanteur, le Duo Euterpe propose une festive matinée de saison (24/12).
Si les nourritures spirituelles sont nombreuses et variées, d’autres, plus terrestres, font de l’œil au visiteur, comme le vin chaud proposé par une quarantaine de stands qui concourent pour offrir le meilleur breuvage rouge, blanc ou rosé. On aime les réalisations de la Kelterei Oese, mais aussi la Liebelei, liqueur d’œuf venue de Chemnitz. Impossible de ne pas craquer non plus pour les Kräppelchen – délicieux beignets saupoudrés de sucre glace – ou encore pour les iconiques Leipziger Waffeln, gaufres accompagnées de crème à la vanille. Il y a quelque chose de doux dans l’air, un sentiment de bienveillance qui nous rappelle que c’est ici qu’eurent lieu les premières manifestations de masse contre la dictature du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands), qui allaient mener à la Chute du Mur…
À ne pas rater en 2024
> Bachfest 2024, 07.-16.06.
bachfestleipzig.de
> Leipzig tanzt! Festival de danse international de Leipzig 21.-29.06.
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