Le Wein & Gourmet Festival fait sensation à Baden-Baden
Marquant la rencontre grandiose de chefs étoilés et de vignerons talentueux, la première édition du Wein & Gourmet Festival crée l’événement à Baden-Baden.
Magazine de référence dans l’aire germanique, Falstaff fait son festival au cours d’un week-end gourmand, où se succèdent dégustations de crus prestigieux et de mets raffinés, master-classes, cook shows et autres ateliers. Avouons que la liste des plus de 150 vignerons venus d’une douzaine de pays a de quoi donner le tournis, des stars du bordelais (Angélus, Lynch-Bages, Beychevelle…) aux valeurs sûres allemandes, à l’image du Weingut Kopp, en passant par de véritables découvertes autrichiennes, comme la maison Esterházy, dont le Tesoro – mélange de blaufränkisch et de merlot – est pure merveille. Seront aussi organisés de multiples dîners, sous la houlette de chefs étoilés comme Anthony Sarpong ou Paul Ivić qui, parmi les premiers, a su donner ses lettres de noblesse à la cuisine végétarienne dans son établissement viennois. On croisera bien évidemment les deux régionaux de l’étape auréolés d’une Étoile au Guide Michelin : Malte Kuhn proposera une découverte culinaire de… l’Australie (21/05), dans un dîner organisé dans sa Hidden Kitchen, arrosé des meilleurs crus de la Barossa ou de l’Eden Valley.
Pour sa part, Stéphan Bernhard déclinera sa « cuisine du cœur » qu’on aime tant, au Jardin de France im Stahlbad, dans un dîner au champagne (19/05) où l’intensité de l’itération n°23 de la Cuvée Grand Siècle de Laurent-Perrier (assemblage des millésimées 2002, 2004 et 2006) rencontrera l’invraisemblable finesse d’un Amour de Deutz 2010. Bien d’autres chefs de la cité thermale seront de la partie, comme Farid Fazel (oeuvrant avec élégance au Fritz & Felix du Brenners Park-Hotel) ou Alexander Gillis, au piano du Rizzi, qui y propose une belle rencontre entre la cuisine méditerranéenne française et italienne, piquetée d’influences asiatiques. Enfin, impossible de ne pas mentionner la présence d’une des superstars mondiales, Massimo Bottura (trois Étoiles à l’Osteria Francescana de Modène), pour un dîner de gala (20/05).
Voilà génie jouant avec les richesses de la tradition culinaire italienne pour la propulser dans le XXIe siècle, avec des plats emblématiques aux noms poétiques comme Une Anguille remontant le fleuve Pô ou Souvenir d’un sandwich à la mortadelle, dans lesquels les sens rencontrent l’intellect avec une finesse rarement atteinte ! Si l’homme est plein d’humour – le titre d’un de ses livres, Ne jamais faire confiance à un chef italien trop mince (Phaidon, 2015), le confirme –, il possède une rigueur invraisemblable et un bel altruisme… Fondateur de Food for soul, organisation à but non lucratif encourageant la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’isolement social, il a en effet créé les restaurants solidaires Refettorio, proposant aux démunis des repas de qualité à base de produits destinés à être jetés…
Au Kongresshaus et dans toute la ville (Baden-Baden) du 19 au 21 mai. Billets à 95 € (une journée) et de 195 à 395 € (pour les trois jours)