Le Taps et sa saison estivale pour petits et grands
Le rideau se lève sur la saison estivale du Taps, entre théâtre d’objet, cirque et faits divers pour petits et grands.
«Plus on parle honnêtement aux enfants, mieux c’est. Plus le vocabulaire est assumé, plus ils sont attentifs », analyse Denis Athimon, interprète et metteur en scène de Rencontre avec Michel B. (Taps Scala, 18/07, dès 9 ans). Ce spectacle sombre, inspiré d’une histoire vraie, utilise la figure de l’ogre terrifiant pour brosser le portrait d’un méchant ultime, auteur de crimes habituellement peu faciles à aborder avec des enfants. Enfermé dans un carré de lumière, le fondateur de la compagnie Bob Théâtre porte un bracelet électronique à la cheville, sonnant dès qu’il s’approche trop près. « Autour de moi, tout est calme et obscur », poursuit-il. « Je suis seul, je commence par un monologue, j’incarne une personne qui a vraiment été condamnée par la justice. » Puis, au fur et à mesure, cuivres et synthétiseur modulaire arrivent, mêlant la réalité à sa propre interprétation. « Je travaille sur le thème du personnage maléfique et sans morale depuis 25 ans. Avec cette œuvre, je clos un cycle qui m’a fait me questionner sur les origines de la malveillance. Est-elle innée ? Acquise ? Dépend-elle d’un environnement, d’une éducation ? » Aidé dans son parcours de réflexion par des psychiatres, Denis Athimon estime qu’il ne semble pas y avoir de réponse toute faite.
L’imaginaire s’invite ensuite au cœur d’Hippocampe (Taps Laiterie, 23 & 24/07, dès 3 ans). Signée par la compagnie des Bestioles, la pièce complète une série de recherches autour des formes et matières, entamée en 2015. « Nous créons un univers plastique non narratif, sans histoire, pour laisser vagabonder l’imagination du public », explique la metteuse en scène Martine Waniowski. « Tout tourne autour de 900 cubes en bois, formant, dans un premier temps, un carré à même le sol. Trois comédiens-danseurs construisent ensuite des tours de plus en plus hautes, sorte de ville moderne ou aquatique. » Certaines faces s’illuminent, alternant entre des nuances bleutées, rouges et blanches. À cet univers onirique sans parole se marient guitares marocaines, piano et sons électro-acoustiques, guidant le spectateur à travers les émotions traversées. L’esprit voyage également dans le monde circassien de la compagnie Manie (Taps Laiterie, 06 & 07/08, dès 2 ans). Dans ma coquille, un acrobate manipule une immense carapace et se remémore ses souvenirs d’enfance, cherchant tantôt sa protection en s’y roulant en boule, ou l’aventure en surfant sur une vague fictive. Tandis qu’une clarinettiste et une violoncelliste jouent en direct des airs de Bach ou Vivaldi, il déclame son histoire devant une structure en forme de coquillage, sur laquelle un arc-en-ciel de couleurs douces et réconfortantes est projeté.
Au Taps Scala et au Taps Laiterie (Strasbourg) du 16 juillet au 8 août
taps.strasbourg.eu