Dans l’écrin home-made de deux remorques, Laurent Mesnier invente une Construction à l’équilibre précaire.
Son amour de la bricole et de l’inventivité à tout crin porte Laurent Mesnier depuis un bon bout de temps. Le scénographe et constructeur bisontin a créé, avec l’équipe de Tricyclique Dol (Ben Farey et Guillaume de Baudreuil), sa propre salle de spectacle sur roues. Deux camions et autant de remorques totalement réaménagées servent de scène et de gradins mobiles à La Construction, sa dernière pièce, dans laquelle des objets quotidiens et anodins sont posés dans un équilibre précaire sur un ensemble – tout aussi disparate – de tiges et de baguettes. La fragile sculpture qui en découle, sensible aux aléas de la moindre maladresse ou du tremblement guettant l’interprète, prend la silhouette fluette de l’éphémère. Dans le récit muet qui se tisse entre l’homme et la matière, l’inexorable chute maintient en état d’alerte. La peur au ventre et la ténacité en étendard, l’architecte de peu semble en quête d’absolu, d’harmonie avec son espace et son temps, même si à force de tisser sa toile, sa liberté de mouvement se rétrécit à vue d’œil…
Sur le campus Esplanade, bâtiment Le Patio (Strasbourg) du 31 mars au 5 avril (en partenariat avec le Service universitaire d’Action culturelle) puis dans l’Eurométropole de Strasbourg du 12 au 24 avril (dès 7 ans)
> Représentation du 6 avril annulée
