Inspirés par Enki Bilal, les circassiens de La Sociale K inventent In Bìlico, quête de liberté par le déséquilibre permanent.
Charles Bukowski le clamait sans vergogne : « L’individu parfaitement équilibré n’a pas toute sa raison. » Le trio d’acrobates de La Sociale K, qui passe sa vie sur le fil, suspendu dans les airs, en a fait un mantra. Leur dernière création, In Bìlico, évoque aussi bien un entre-deux qu’un bord de gouffre en italien. Un nouvel agrès (baptisé Nyctinastia, en écho aux mouvements mécaniques des végétaux suivant l’alternance jour / nuit) sert de terrain de jeu en forme de monde dystopique et futuriste, tout droit tiré de leur amour des histoires d’Enki Bilal. Cette structure autoportée met en tension six câbles de marche à différentes hauteurs. Et pour multiplier les difficultés et l’aléatoire, elle tournoie sur elle-même, rendant le défi… permanent ! Le gardien des lieux règne par la musique, entre batterie et boucles electros envoûtantes, conférant à l’ensemble les pulsations de vie poussant les fildeféristes à s’inventer un nouveau destin. Entre quête de liberté et d’harmonie collective, l’agilité est mise à rude épreuve, tant chaque mise en mouvement repose sur de fragiles déséquilibres.
Au Manège (Reims) vendredi 14 octobre