Plus petit Land d’Allemagne, la Sarre est une destination verte et culturelle aux charmes singuliers.
Niché entre Rhénanie-Palatinat, Lorraine et Luxembourg, le modeste territoire de La Sarre a plus d’un atout dans sa manche : aussi francophile que boisée, la région est une destination de choix pour les Français, pionnière en matière de tourisme durable et culturellement riche. Un petit tour dans les trésors de la réserve de biosphère du Bliesgau (Blieskastel) ou un pique-nique, au choix, entre Le Staden sur les rives de la Sarre, le parc animalier situé près de l’Université et le vaste jardin franco-allemand (son étang et son petit train d’antan). Amateurs de nature, aventurezvous sur les sentiers de randonnée primés, comme le Wilder Netzbachpfad, ou profitez de balades à vélo électrique dans toute la Sarre. Pour s’ambiancer, le fill in BRIDGE festival (09-11/08) donne rendez-vous sur les hauteurs des fortifications Vauban de Sarrelouis. Il permet de se délecter du jazz manouche du Quatuor Marcel Loeffler. Autre rendez-vous pour mélomanes, le Opernfestspiele am Saarpolygon (16- 25/08) propose une Flûte enchantée de Mozart sur le site de l’ancien terril Duhamel d’Ensdorf. La monumentale sculpture d’acier Saarpolygon – près de 30 mètres de haut, commémorant 250 ans d’exploitation minière – sert de décor naturel aux incroyables visions de Stefano Poda, qui signe la mise en scène, la scénographie et les lumières d’un opéra dirigé par Marcus Bosch. D’art lumineux et de projections, il sera aussi question au festival Apollon (18-22/09), entièrement gratuit. Le petit port, situé à l’est de Sarrebruck, nouveau cœur battant de la scène culturelle, offre un cadre industriel à ce florilège de propositions novatrices de mapping 3D et d’installations immersives. Tout aussi audacieux est le festival Experimance (12-14/07), entre arts sonores et performance, live sets et créations bizarroïdes et underground à Sektor Heimat.
Autour du Château
Les Dimanches au Château (jusqu’au 25/08, sauf 14/07) permettent de profiter de l’esplanade et d’une vue à couper le souffle pour des concerts populaires entièrement gratuits. Profitez-en pour faire un tour juste à côté, au Musée historique de la Sarre, dont vous ne reconnaîtrez pas la salle d’exposition temporaire, pleine d’œuvres et musique crachées par des enceintes ! Illegal. Street Art Graffiti 1960-1995 (jusqu’au 23/02/25) retrace la genèse du genre. Depuis les premières photos de Brassaï jusqu’à Banksy, on retrouve des pochoirs de Blek le Rat, des hommes blancs de Mesnager, des palissades peintes (vandalisées, aurait-on dit à l’époque) par Raymond Hains, le Rimbaud affiché par Ernest Pignon-Ernest ou encore les bonhommes de fil d’Erwin Bucher. Il y a même un vrai Keith Haring, à la craie, des projections de calligraphie chicano appelée Cholo (et son Señor Suerte à tête de mort), par le maître du genre Charles “Chaz” Bojórquez, et des messages de la regrettée Miss.Tic : « Des murmures impatients prennent la parole sur la voie publique. » Après l’art de rue, le contemporain à la Moderne Galerie avec Ordre et Chaos de François Schwamborn et les installations lumineuses à couper le souffle de Daniel Hausig, réunies dans Sunset Guest House (jusqu’au 13/10).
The Good Old Times
En flânant, laissez-vous tenter par la découverte de la vieille ville sous un jour nouveau avec une fête dédiée (12-14/07), un bal populaire, un rendez-vous citoyen germano-français (13/07) combinant les deux cultures en musique, danse et gastronomie au château. Fin juillet, le Nauwieser 4telFest transforme ce quartier historique avec de nombreux stands et groupes locaux (26-28/07). Les amateurs de Lindy Hop se presseront au Velo Swing Festival (16-18/08), avec ateliers de découverte, défis dansés et marché de cycles vintages ! Püttlingen se fait plus rock et hip-hop avec le Rocco del Schlacko festival (08-10/08) avec les head bangers punk de Rise Against, la rappeuse hambourgeoise Nina Chuba ou encore Alligatoah, avatar du rappeur allemand Lukas Strobel ! Enfin, les amoureux d’histoire se presseront aux Journées romaines dans le parc archéologique de la Villa romaine Borg. Joliment reconstruit, ce joyau donne une idée de la façon dont vivaient les élites, il y a 2000 ans. Les 3 et 4 août, des gladiateurs armés, des légionnaires, des marchands et des artisans installent leur campement pour un saut dans le temps. Quant à la Vita Romana franco-allemande, dans le parc culturel européen Bliesbruck-Reinheim, elle a subi les fortes intempéries du printemps. Ses équipes ont tout mis en œuvre pour célébrer les 10 et 11 août les Jeux olympiques… antiques !
