La Völklinger Hütte accueille une exceptionnelle exposition : avec plus de 160 objets, L’Or des pharaons emporte le visiteur dans l’Égypte antique.
L’Égypte ancienne fascine. En témoigne le succès stratosphérique de l’exposition dédiée à Toutankhamon qui a fermé ses portes les 22 septembre, attirant 1 423 170 visiteurs à La Villette : record à battre en France ! Celle qui se poursuit outre-Rhin, à Völklingen, a également de quoi susciter un vif intérêt. Elle permet en effet un passionnant parcours dans 3 000 ans d’Histoire et séduit par la confrontation entre la délicatesse des objets présentés – bien souvent de petite taille – et le cadre pharaonique où elle se tient : la gigantesque Salle des soufflantes abritant dix machines, véritables monstres de métal, qui produisaient d’énormes quantités d’air destinées à être injectées dans les hauts fourneaux. Dans ce temple de l’acier, c’est l’or qui est mis en lumière, cette “chair des dieux”, à laquelle les Égyptiens accordaient un puissant pouvoir religieux, puisqu’il symbolisait la vie éternelle.
Dans un cheminement chronologique intelligemment didactique, le visiteur arpente un spectre temporel allant de la IIIe Dynastie (2 680 avant Jésus-Christ) à la Période ptolémaïque s’achevant en 30 avant Jésus- Christ, découvrant des objets rares comme une statuette d’or de Khephren qui régna aux alentours de 2 500 avant notre ère. Cette représentation haute de six centimètres à peine est une merveille de finesse. Il en va de même d’un anneau sigillaire sur lequel trône Néfertiti ou d’un incroyable pectoral où se trouve un vautour les ailes déployées. De très nombreuses pièces d’orfèvrerie – comme un bracelet fait d’or, de faïence et d’ivoire où sont enchâssées des… grenouilles – alternent avec des objets archéologiques d’importance, tel un fragment de relief peint de Thoutmosis III, le “Napoléon de l’Égypte antique”, un surnom qui lui fut donné par l’archéologue James Henry Breasted. Grâce à des éléments historiques et chronologiques ponctuant l’exposition (au même titre que de gigantesques photos mettant en scène certains sites importants), le visiteur peut mieux comprendre la complexité d’une civilisation, découvrant ses dieux – comme Hathor, déesse de l’Amour surmontant un superbe ornement de bâton rituel – et ses croyances (la place du scarabée dans les cérémonies accompagnant le défunt dans l’au-delà, par exemple). Enserrant les bras d’une élégante du passé, deux bracelets figurant des serpents surprennent par leur esthétique intemporelle et moderne, mais c’est leur fonction apotropaïque qui retient l’intérêt, puisque le reptile, menace mortelle sur terre, était aussi la forme revêtue par les dieux.
Au Patrimoine culturel mondial Völklinger Hütte (Völklingen), jusqu’au 24 novembre
voelklinger-huette.org