Dans La Guerre dans la BD, Mike Conroy fait la part belle aux comics anglo-saxons… De Sparte à la Bosnie, en passant par Custer et les nazis, un livre passionnant.
On ne change pas une recette qui gagne : après l’ouvrage – très réussi – consacré à la propagande en 2010, voilà son frère (presque) jumeau dédié à La Guerre dans la BD. Même format (un carré classieux) et construction graphique similaire pour un intérêt identique. Le pitch ? Deux pages pour traiter d’un sujet : des visuels magnifiés (avec une multitude de couvertures et de cases reproduites) alliés à un texte synthétique et éclairant. Tout débute… par le début et, en l’occurrence, l’Antiquité avec 300, le roman graphique ébouriffant de Frank Miller sur Sparte. Puis viennent Max Bravo le hussard heureux de l’armée de l’Empereur et les comics dédiés aux guerres indiennes ou au conflit qui vit Yankees et Confédérés se mettre dessus avec tant de violence. Un regret ? Pas de BD franco-belge là-dedans, mais l’ouvrage ne se veut pas exhaustif… Exit donc Les Tuniques bleues et Blueberry. Oubli réparé dans la section dédiée à 14-18 où une belle place est laissée à Tardi.
Le second conflit mondial est évidemment le gros morceau du livre avec quelques belles découvertes comme les Weird War Tales qui voient l’irruption du fantastique sur le champ de bataille : un tyrannosaure furibard éclate un panzer, un soldat zombie se jette sur des bidasses apeurés… Pensons aussi aux BD dédiées à la résistance – comme la très charmante et caricaturale Mademoiselle Marie – et à des séries ultra pop sur les Marines à la fin des années1950. Les grands classiques contemporains (Maus, Gen d’Hiroshima…) ne sont pas oubliés. Pour finir, nous est proposé un tour en Corée, au Vietnam, en Bosnie ou en Afghanistan… Quelques explosions, des dizaines de morts, des héros comme s’il en pleuvait… On referme le livre ravis, mais un peu sonnés par le trait incisif d’Harvey Kurtzman, de Jack Kirby, d’Art Spiegelman ou encore de Joe Sacco.
