L’échange
Durant une dizaine de jours, le festival messin Zikametz met en lumière la jeune création pop-rock-electro-etc. lorraine et luxembourgeoise, édifiant une passerelle musicale entre les deux pays.
Des concerts mais aussi des ateliers pédagogiques pour les petits ou des tables rondes (sur les plateformes collaboratives). La douzième édition de Zikametz propose également une création transfrontalière, un moment de partage impliquant Simon de Dirty Red Shirts (rock brut, Metz), Rodger de Dead Stereo Boots (rock’n’roll, Nancy), Aloyse de DillenDub (electro jazzy, Luxembourg), et Claire de Down Town (electro-pop sensible, Bruxelles). « L’idée est de faire se rencontrer des artistes venant d’univers et de villes différents, grâce à un partenariat entre La Kulturfabrik au Luxembourg et Metz en Scènes », explique Diane Jehl, chargée de production au sein de l’association qui porte le projet, Zikamine. Cette rencontre conduira à quelque chose « d’inattendu, comme ce fut le cas lors des éditions précédentes. Les musiciens n’ont pas les mêmes références, le même parcours et ne se connaissent pas. Ils vont bouleverser leurs habitudes. » Selon Diane Jehl, le festival cherche à « mettre en valeur la musique des deux côtés de la frontière. Nos villes sont proches, mais les artistes s’exportent encore trop peu… La création de cette douzième édition aura d’ailleurs lieu plus tard dans l’année à La Kulturfabrik : c’est un peu comme un programme d’échange avec des correspondants. »
Zikametz convie ainsi de nombreux artistes lorrains (The Wise Dude’s Revolver, Stratégie de Paix, The Yokel ou Marie Madeleine, trio electro-pop illuminé qui bénéficie d’une petite notoriété) et luxembourgeois (Cyclorama, Mutiny on the Bounty). Hip-hop, electro ou pop, les différentes soirées brassent les genres, avec ce moment phare (et symbolique) : le live de Yokel dans le TER Luxembourg-Metz, à l’occasion de l’inauguration de l’événement. Durant le festival, les artistes “locaux” profitent de l’aura de musiciens reconnus avec lesquels ils partagent l’affiche : les Canadiens pop de Born Ruffians (lancés par l’influent label anglais Warp), les niçois d’Hyphen Hyphen ou le marseillais Kid Francescoli. Mathieu Hocine, tête pensante de ce projet, s’est mis a nu sur son dernier opus qui raconte sa rencontre With Julia (titre de l’album) à New York où il séjourna quelque temps. Le Kid a invité Julia à transformer leur coup de foudre en chansons remuantes, cinématiques, aériennes, mais pleines de spleen, sur lesquelles plane déjà l’ombre de la rupture à venir. De retour en France, Mathieu hésite à tout envoyer balader… L’album qui a bien failli ne jamais voir le jour continuera cependant à s’écrire à distance, par mails et via Skype. Une affaire d’échanges, encore…
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