Dans Même mot, l’artiste espagnole Julia Spínola détourne des objets du quotidien avec des matériaux de récupération.
Après un premier volet d’œuvres exposées au musée Artium, dans le nord de l’Espagne, Julia Spínola poursuit son étude de l’humain et de la technique. « L’année dernière, elle a produit des sculptures figuratives en se demandant comment créer des personnages », explique Elfi Turpin, qui a imaginé cette exposition (et qui deviendra, dès septembre, directrice du Frac Nouvelle-Aquitaine). « Aujourd’hui, elle s’intéresse à ce que l’homme fabrique avec ses mains. En quelque sorte, elle présente les outils qui auraient pu permettre de concevoir ses premiers travaux. »
Si certaines statues ont fait le voyage depuis la péninsule ibérique, d’autres sont nées en France : M.m, forme en bois oblongue provenant d’une tête de lit, est moulée dans une résine végétale. Couplée à papier journal, carton et ruban adhésif, elle révèle en son centre un petit ballon à l’effigie de personnages de Dragon Ball Z. « Cette pièce est une flèche, une boussole », précise Elfi Turpin. « On peut aussi y voir une arbalète. Évoquer différentes significations est précisément ce que recherche l’artiste. » Cette dernière exploite cet effet de paréidolie dans un ensemble de sérigraphies éphémères réalisées à même les murs, destinées à disparaître à la fin de l’exposition.
Au Crac Alsace (Altkirch) jusqu’au 15 septembre
