Joël Lauwers revisite l’opéra Salomé

Maquette de Helmut Stürmer

En mettant en scène Salomé de Richard Strauss, Joël Lauwers s’attache aux tempêtes intérieures qui balaient l’œuvre.

Bien connue, l’histoire extrêmement simple de la belle fille d’Hérode et du prophète Jean-Baptiste, que narre Richard Strauss en 1905 – ébloui par la pièce d’Oscar Wilde – ressemble à une dissection de l’âme renvoyant aux premiers pas de la psychanalyse. Dans une débauche de couleurs fauves et de sensualité orientale, un orchestre gigantesque évolue souvent à la limite du râle et du hurlement. Avec Salomé (ici proposée dans sa version française), l’innocence le dispute sans cesse à l’impudeur, un raffinement byzantin voisine avec les pulsions élémentaires qui pénètrent notre être jusqu’à, irrémédiablement, nous vriller le cerveau. C’est ce parti que prend Joël Lauwers, désirant que « le spectateur soit pris dans un tourbillon ». Dans un univers éminemment lynchéen, se déploie alors « une expérience sensuelle. Il s’agit finalement de mettre en scène une pièce mentale, une sorte de vision subjective jaillissant d’un ouragan sonore où les tonalités n’ont rien à voir l’une avec l’autre », résume le metteur en scène.


À l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz du 5 au 9 avril

opera.eurometropolemetz.eu

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