À Drusenheim, se déploient dessins et peintures gorgées de couleurs de Jacques Thomann, qui jette son Regard poétique sur le monde.
Le rapport à la couleur de Jacques Thomann (né en 1951) est instinctif : longtemps influencée par Leonardo Cremonini, la peinture de cet autodidacte se place dans la lignée de Pierre Bonnard ou David Hockney. Dans son atelier d’Ostheim, viennent se cristalliser les préoccupations qui le saisissent pendant ses voyages. Ainsi, cette exposition en forme de parcours dans son oeuvre depuis les années 1970, prend-elle pour fil rouge les questions sociales ou écologiques : tourisme de masse (Mémoires d’aujourd’hui, 1973), pollution marine gangrénant les plages (La Grande marée, 2015) ou encore risque nucléaire avec delaube@laube (2011), variation sur la catastrophe de Fukushima.
Semblant à chaque fois jaillir du tourbillon chaotique des pigments, les compositions de l’artiste tutoient l’abstraction, qui grignote parfois une grande partie de l’espace (Le Balcon, 2022). Reste qu’à chaque fois une poésie intense irrigue l’ensemble, qu’elle soit nimbée de spleen – la galerie de portraits composant la série Nocturnes (1986) – ou éclatante de couleurs ordonnancées avec un vif bonheur.
À l’Espace d’art PASO du Pôle Culturel de Drusenheim jusqu’au 17 décembre
polecultureldrusenheim.fr – jacquesthomann.com