Israel Galván revient à Montbéliard avec Seises, hommage à Séville revisitant les danses liturgiques du XVe siècle.
Chevaucher avec une allégresse et un entêtement frondeur une monture mécanique – un vélo d’appartement dont il se sert pour produire un boucan d’enfer, mais toujours avec grâce. Danser sur des coquillages de moules au son de sonates pour clavecin et piano d‘Alessandro et Domenico Scarlatti. Revêtir des crampons moulés de footballeur pour produire des sons de claquettes un brin étouffés. Et toujours danser de profil, comme un défi à la tradition flamenca. Figure de proue du renouveau du genre, Israel Galván signe un véritable hommage visuel et acoustique à la Séville qui l’a vu grandir. Dans ce solo, il s’approprie la tradition andalouse aux racines religieuses du Baile de los Seises (Danse des Six), interprétée par des enfants en la Cathédrale gothique de Santa María de la Sede. Avec leur chapeau médiéval à plumes, il revisite le fandango accompagné de castagnettes, joue de l’imagerie hyperréaliste de Velázquez, avant de plonger avec fougue dans des élans poético-amoureux. Les voix du chœur enfantin guident la dernière partie, comme une mise à nu du corps et de l’âme, peuplé de souvenirs et de fantômes anciens, réactivés par un rituel païen dont le mouvement et le son forment la clé de voûte.
Au Théâtre de Montbéliard mardi 19 mars