Instant graff à Sarrebruck avec Illegal. Street Art Graffiti 1960-1995
À Sarrebruck, le Musée historique de la Sarre célèbre l’âge d’or du graff avec Illegal. Street Art Graffiti 1960-1995.
Méconnaissable. Avec ses basses lourdes de hip-hop crachées à plein volume depuis des enceintes, l’espace d’exposition temporaire du Musée historique trônant sur les hauteurs du château de Sarrebruck en surprendra plus d’un. La nouvelle équipe de l’institution a joué le jeu de l’underground pour cette exposition retraçant la genèse d’un mouvement de réappropriation de la rue et de liberté revendicatrice jouant au chat et à la souris avec les forces de police. Depuis les premières photos de Brassaï jusqu’à Banksy, on retrouve des pochoirs old school de Blek le Rat, des hommes blancs de Mesnager (animés en stop motion), des palissades peintes (vandalisées, aurait-on dit à l’époque !) par Raymond Hains, le Rimbaud au regard mutin affiché par Ernest Pignon-Ernest ou encore les bonhommes de fil d’Erwin Bucher.
Il y a même un vrai Keith Haring, dessiné à la craie et placé sous verre ! Non loin, ce sont les calligraphies chicanos appelées Cholo (et son Señor Suerte à tête de mort), par le maître du genre Charles “Chaz” Bojórquez, qui voisinent avec des messages de la regrettée Miss.Tic : « Des murmures impatients prennent la parole sur la voie publique. » Reliant ces pratiques à la bombe de peinture avec le land art ou les performances in situ, une photographie du Mur de Fer de Christo et Jeanne-Claude orne l’immense entrée dans la salle. En 1962, cette installation de tonneaux d’essence formait un mur, rue Visconti à Paris, pour dénoncer l’édification de celui de Berlin, l’année précédente.
Au Historische Museum Saar (Sarrebruck) jusqu’au 30 juin