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De la poésie, du sport, etc, © Julien Carlier

Avec L’Année commence avec elles, Pôle Sud signe un temps fort 100% féminin composé de cinq pièces chorégraphiques. Découverte.

Éclectisme à tous les étages dans les spectacles regroupés au mois de janvier par le Centre de développement chorégraphique national strasbourgeois. Parmi eux, la mise en question de la notion même de féminin et des codes sociaux comme sportifs dans De la poésie, du sport, etc de Fanny Brouyaux et Sophie Guisset. La chorégraphe bruxelloise et la performeuse s’attaquent à l’émancipation en jouant de la solidarité ou de la concurrence inhérentes à la pratique du sport. Du défi physique au lâcher prise, de l’humour à la subtilité gestuelle, l’intime se mesure à l’universel pour mieux se réinventer, ensemble. Toute autre recherche du côté de Caroline Allaire qui part dans une exploration drôle, imagée et ludique du corps humain en forme de leçon d’anatomie (Jusqu’à l’os, dès 6 ans). En jeu de mots et de membres, la danseuse mêle habilement iconographie ancienne et imaginaire débridé pour construire un spectacle plongeant avec aisance et sérieux scientifique dans les particularités de notre squelette. Une exploration cocasse de ses possibilités comme des points de vue par lesquels envisager notre enveloppe. Virage à 180° avec Oona Doherty. Cette Nord-Irlandaise au caractère bien trempé a toujours fait les choses à sa manière, dans le tumulte d’une vie qui la voit quitter son pays à 18 ans pour rejoindre le conservatoire de danse londonien. Renvoyée pour consommation de drogue, elle sera serveuse, reprendra des études avant de faire du théâtre avec des performeurs n’ayant pas froid aux yeux dans le groupe T.R.A.S.H. Elle reviendra non loin de Belfast, dans la ville de son enfance. Cet épicentre des troubles politico-identitaires des 40 dernières années laisse ses traces indélébiles dans la danse d’Oona.

Hope Hunt et The Ascension into Lazarus © Simon Harrison

Violence et rébellion, corps pulsant de tensions, mouvements naviguant entre joies et peines. Hope Hunt est un solo vigoureux et tectonique, créé comme une sorte de prologue à The Ascension into Lazarus. La chorégraphe y interprète, avec son look urbain androgyne, un personnage masculin éructant sa vie sur du Bronski Beat revisité par le DJ Joss Carter. Elle crée des collages hallucinés, mélange de ses propres poèmes et de fragments de conversations issues d’ateliers avec des jeunes incarcérés. Des traces de danse celtique apparaissent au milieu d’un vocabulaire classique coloré d’attitudes de petites frappes. L’enfermement du corps déborde de toutes parts dans une recherche de dignité salvatrice. Le vernis de la masculinité surjouée pour imposer le respect s’évapore finalement pour révéler fragilités et désirs enfouis.


De la poésie, du sport, etc de Fanny Brouyaux et Sophie Guisset, à Pôle Sud (Strasbourg), jeudi 9 janvier
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Jusqu’à l’os de Caroline Allaire, à Pôle Sud (Strasbourg), du 12 au 14 janvier
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Hope Hunt et The Ascension into Lazarus d’Oona Doherty, à Pôle Sud (Strasbourg), jeudi 16 et vendredi 17 janvier
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